Un nouveau billet aujourd’hui dans la catégorie au hasard des rencontres. Sauf que, cette fois-ci, le hasard n’en est pas un. En effet, la rencontre que j’ai eu la chance de vivre récemment est directement liée à l’existence de ce blog et les interactions qui en ont été l’essence m’ont inspiré ce billet. Je partage donc avec vous dans ces quelques lignes ma vision de l’authenticité dans le champs relationnel. Car s’il y a bien un maître-mot qui peut résumer cette rencontre, c’est celui-ci.

Qu’est-ce que l’authenticité ?

D’après Carl Rogers, l’un de mes auteurs favoris concernant l’accompagnement de la personne, la notion d’authenticité est étroitement liée à celle de congruence. Il y a quelque temps déjà, j’avais commis un billet sur la congruence. Pour mémo et faire court, la congruence est un état dans lequel une personne se sent alignée, en cohérence complète avec toutes les parties de son être et qui exprime cet alignement dans ses agissements quotidiens.

Point de schizophrénie là-dedans chers lecteurs 😉

Ce que je veux dire par là, c’est qu’au moment où votre “Vous-travail”, “Vous-famille”, “Vous-amis”, “Vous-social”, “Vous-perso” ne forme qu’un seul VOUS qui s’exprime de façon verbale et/ou non verbale dans tous vos environnements, alors vous n’êtes pas loin d’être dans un état proche de la congruence et de fait proche de l’authenticité.

Le défi de l’authenticité

A priori, cela semble facile d’être authentique; il “suffirait” de faire tomber les masques sociaux et se montrer tel que l’on est, n’est-ce pas ?

Sauf que, d’après moi, le truc ne fonctionne pas comme ça.

J’en ai connu des personnes qui se disaient “authentiques”, “vraies” et généralement fières de s’autoproclamer “moi, je suis cash”. Pourtant, là encore, ce côté “brut de décoffrage” n’est qu’un énième masque social, peut-être même le plus trompeur pour l’entourage… et pour la personne elle-même.

Alors, pourquoi serait-ce un défi que d’être authentique ? Pourquoi faire tomber les masques serait-il une mission digne de l’équipe de Mission Impossible ?

  • Parce que nos conditionnements (éducation, culture, société…)
  • Parce que nos peurs (de l’autre, du monde, de l’avenir, de mal faire, de faire mal ;-), de nous tromper, etc.)
  • Parce que nos doutes (sur nous, nos compétences, nos capacités, nos ressources…)
  • Parce que nos croyances (voir le top 10 des croyances limitantes sur soi et le top 10 des croyances limitantes sur l’Autre)
  • Parce que nos habitudes (étroitement liée à nos conditionnements)
  • Parce que, parce que, parce que…

Vous voyez ainsi un petit aperçu des multiples obstacles qui se posent en travers du chemin vers plus d’authenticité.

Comment faire alors pour être « plus » authentique ?

En posant cette question, là, comme ça, à ce stade du billet, je prends conscience que l’authenticité est plutôt l’aboutissement d’un processus, le résultat d’un ensemble d’éléments qui, mis ensemble, peut favoriser l’authenticité.

Encore une fois, et je ne le répéterai jamais assez dans les pages de ce blog, la recette magique n’existe pas. Si magie il y a, c’est dans les effets générés par toutes les formes d’authenticité :

  • rencontre authentique
  • conversation authentique
  • amitié authentique
  • amour authentique
  • présentation authentique
  • relation authentique
  • etc.

Pour moi, il y a donc des éléments relationnels incontournables qui favorisent cette valeur. Car c’est bien dans la catégorie des valeurs que je place l’authenticité.

Sécurité et Confiance sont dans un bateau

Le premier d’entre eux est le besoin de sécurité. Sans la satisfaction de ce besoin, les éléments de blocage cités plus haut ne tarderont pas à se manifester. Ce qui veut dire que, si vous ne vous sentez pas suffisamment en sécurité vis-à-vis de l’autre ET vis-à-vis de vous-même, il vous sera difficile d’être authentique.
Sur le même principe, si vous ne favorisez pas la satisfaction du besoin de sécurité chez votre interlocuteur, par exemple en lui laissant beaucoup d’espace dans la relation, alors il aura du mal à être authentique avec vous.

Vient ensuite un autre élément indispensable à mes yeux et favorisant l’authenticité; la notion de confiance. Il va de soi que la confiance est étroitement liée à la satisfaction du besoin précédent. Pour autant, si la satisfaction du besoin de sécurité favorise l’espace dans lequel la confiance peut s’établir, je pense que cette dernière nécessite du temps pour s’installer.

Ce temps, que j’aime qualifier de “temps relationnel” est, contrairement au temps horaire, élastique et dépend précisément du niveau de sécurité ressentit au même moment par les acteurs de la relation.

Pour vous donner un exemple, sur une échelle de 0 à 10 avec 0 correspondant au niveau le plus bas de la satisfaction du besoin de sécurité, si vous êtes à 3 et que votre interlocuteur est à 8 alors il vous faudra un peu plus de temps que lui pour vous sentir en confiance dans votre relation avec lui.
A contrario, si vous êtes à 8 et que lui se sent à 4, alors il aura besoin de plus de temps que vous pour se sentir en sécurité dans sa relation avec vous.

Au fil du temps, le champ relationnel que vous aurez créé ensemble se remplira de tout un tas d’éléments venant renforcer ce sentiment de confiance réciproque et, à terme, vous serez tous les deux sur un même niveau de confiance. C’est à ce moment-là que de belles et grandes choses pourront s’accomplir et, qui plus est, sur des bases saines… et authentiques.

Il y a aussi, parfois, des rencontres qui font que ce champ relationnel se remplit dès les premières interactions, les premiers échanges et où les acteurs de la relation se sentent en sécurité et en confiance réciproque, dans l’instant. Je dois vous avouer chers lecteurs que c’est plutôt rare, mais quand ça arrive, le sens du titre de ce blog prend alors toute sa dimension.

La question qui vous brûle les lèvres maintenant est : “Quels sont ces éléments venant renforcer le sentiment de confiance réciproque ?

Ma réponse sous forme de clin d’oeil : “Avez-vous lu les articles de ce blog ?” 😉

À bientôt