La semaine dernière nous nous étions intéressés à une situation couramment vécue par chacun de nous à un moment ou un autre de notre vie ; notre arrivée dans un nouveau groupe. Les trois premières pistes explorées furent celles de la prise en compte du temps nécessaire à une intégration, de la paire gagnante « Observation et Écoute », et de l’appui bienveillant et facilitateur d’un des membres du groupe. Cette semaine, je vous propose de nous intéresser à une question récurrente dans ce type de situation : « Comment trouver sa place ? »

Qui est dans la place ?

Une des grandes questions qui revient souvent avec mes clients en coaching, est comment trouver sa place au sein d’un groupe.

Si vous me lisez depuis quelque temps maintenant, vous savez que les recettes toutes faites ne sont pas trop ma tasse de thé. D’autant plus avec cette thématique qui est avant tout liée au vécu de chaque personne et donc par définition unique.

Il y a en revanche des pistes à explorer faisant partie d’un ensemble cohérent de postures ajustées et favorables à une intégration réussie. En voici quelques-unes.

— Poser des questions, se montrer curieux (dans le bon sens du terme)

Cette attitude vous place aussitôt dans une posture proactive. C’est-à-dire que vous vous montrez suffisamment impliqué vis-à-vis de vos pairs pour prendre les devants afin de comprendre les rouages et les us et coutumes de votre nouvel environnement.

Une objection que j’entends souvent avec cette proposition est « J’ai peur de déranger ». Cette objection sent la croyance limitante à plein nez, non ? Notre bonne vieille éducation judéo-chrétienne nous a, depuis des années, insufflée les messages du type « On ne doit pas se montrer curieux » ou « Ne pose pas de questions, c’est malpoli » ou encore « Ne dérange pas la Dame (ou le Monsieur), elle (ou il) est occupée « . Pas facile alors de se sortir de ces injonctions bien gravées dans notre cerveau depuis toujours et agir différemment.

Ma question : “Quelle serait la pire chose qui puisse vous arriver si vous osez demander quelque chose ? ”

— Prendre des petites initiatives allant dans le sens de l’intérêt général

Dans la même dimension de proactivité que nous avons vue précédemment, prendre des initiatives montre au groupe que vous êtes engagé pour le bien commun. Ces petites actions répétées permettront au groupe de fonctionner, d’avancer ou d’évoluer grâce à votre touche personnelle. C’est votre “Self Touch”.

Là encore, j’entends souvent l’objection : “Mais si je fais une boulette ?” Pour le coup, je vous renvoie à un précédent billet où j’avais traité ce sujet : “Oups ! La boulette”.

— Gagner des points de confiance

La confiance est une composante incontournable dans le ciment qui lie les relations humaines. Pour paraphraser un célèbre slogan publicitaire dans un autre contexte, je dirais que sans confiance, la relation n’est rien.

Je vous propose donc un triptyque qui semble à mes yeux, la base dans cette construction du capital confiance que vous pourrez partager avec les membres du groupe. Ceci est bien entendu un avis très personnel ; il n’y a pas de vérité ici… ou ailleurs.

  • Faire preuve de fiabilité dans vos engagements. Ce qui veut dire en même temps, être suffisamment vigilant vis-à-vis de son écologie personnelle pour ne pas s’engager dans des projets surréalistes ou intenables (pas si évident que ça…)
  •  Tendre le plus possible vers la congruence (dire ce que je fais et faire ce que je dis). J’emploie volontairement le verbe “Tendre», car nous sommes faits de chair, de sang, de contradictions et de doutes. Aussi, dans ce cas, le plus important est le chemin et pas uniquement la destination.
  • Se montrer honnête et authentique. Nous flirtons ici avec le monde des valeurs. Celles-ci me paraissent incontournables dans une démarche de création de lien avec autrui. Bien entendu, il y en a beaucoup d’autres que je vous laisse le soin de partager dans les commentaires (je ne vais pas tout faire quand même…)

Enfin, une dernière piste, pas forcément pour gagner des points de confiance, mais plutôt… pour éviter d’en perdre.

  • Rester à distance des jeux psychologiques qui existent déjà au sein du groupe. Du moins le plus longtemps possible, car une fois inclus dans le système et par définition en en faisant partie, il serait illusoire de prétendre y échapper complètement, tout le temps. L’idée serait alors d’être vigilant vis-à-vis de tous ces jeux qui se jouent au sein du groupe. À ce sujet, pour ceux dont le thème des jeux psyclogiques les intéresse, je vous propose la référence en la matière au rayon bibliothèque : “Des jeux et des Hommes” d’Éric Berne, le fondateur de l’Analyse transactionnelle.

Avantage “le nouveau”

En regardant de l’autre côté du miroir, nous pourrions aussi envisager les choses autrement ; en effet, qui a dit que la casquette du “p’tit nouveau” est difficile à porter ? Bon, c’est moi dans mon précédent billet, OK ;-). En même temps, rien ne m’empêche de me faire un petit auto-recadrage de sens. Ça fait du bien de temps en temps.

Donc, savoir se servir de cette casquette à son avantage permet en effet de rendre plus facile son intégration dans le groupe. Le fait de débarquer dans un nouveau groupe vous donne le confort immense de ne rien savoir et donc… d’avoir tout à apprendre.

Et si cette condition de nouvel arrivant pouvait vous permettre de faire ou dire des choses que les “anciens” n’osent ou ne s’autorisent plus à faire ou dire par habitudes, craintes, lassitudes, etc. ?

Parfois, certains fonctionnements de groupes sont enkystés dans une telle inertie que rien ni personne de l’environnement habituel ne peut les faire bouger. L’intégration d’un nouvel élément dans le système peut servir de déclencheur à une remise en question de certaines habitudes. Certes, cela ne se fait pas toujours avec la “Zen Touch”, mais l’innocence (parfois toute relative) d’un nouvel arrivant pourra bousculer ces habitudes grâce à des questions (plus ou moins naïves) ou des mises en lumière de certains fonctionnements qui l’interpellent.

Il y a donc bien des avantages à profiter pendant quelque temps de cette posture de nouveau venu.

Et la réciprocité dans tout ça ?

Nous avons exploré dans ce billet et celui de la semaine dernière, quelques pistes pour favoriser notre propre intégration au sein d’un groupe ou autrement dit comment porter au mieux la casquette du “p’tit nouveau”. Nous pouvons donc dire que nous avons agi au mieux sur ce qui dépendait de nous.

Il y a maintenant un autre facteur à prendre aussi en considération ; celui de l’attitude du groupe lui-même. En effet, une relation, quelle qu’elle soit, fonctionne dans les deux sens. Le groupe a donc, lui aussi, sa part de responsabilité dans l’intégration d’un nouveau membre.

Pour aborder ce sujet et conclure celui qui nous intéresse depuis la semaine dernière, je vous propose de lire l’article de Hervé Lustemberger sur le site www.journaldunet.com: « Intégrer un nouveau: comment réussir son accueil« 


Si vous-même éprouvez des difficultés à vous intégrer dans un équipe, contactez-moi ici. Nous pouvons travailler ensemble.


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