Non chers lecteurs, je ne me suis pas reconverti en architecte d’intérieur. Je vous propose aujourd’hui un billet d’attente avant la sortie de la seconde partie de l’article sur le burn-out du dirigeant. Pour le petit teaser, sachez que je vais coécrire cette suite avec une consœur coach avec laquelle j’ai eu le plaisir d’échanger, précisément à la suite de la première partie du billet sur le burn-out. Donc, en attendant et aujourd’hui, c’est un autre sujet que je vous propose de découvrir (bien que quelques liens soient largement faisables); celui concernant l’espace intérieur dont vous disposez pour accueillir (ou pas) la relation à l’Autre.

Si je devais reformuler mon propos, je vous demanderais d’évaluer sur une échelle de 1 à 5, à combien estimez-vous votre disponibilité à être dans la relation avec une autre personne à un instant donné. Disponibilité en temps, en énergie, en capacité d’écoute, en émotions, en empathie, bref en tout ce qui fait que vous êtes connecté avec votre interlocuteur.

Évaluer cette disponibilité vous permettra d’être le plus ajusté possible dans la relation dès l’instant où vous entrez en contact avec quelqu’un. Ajusté pour lui, ajusté pour vous ET ajusté pour la relation

Bonjour, je voudrais une relation sur-mesure, s’il vous plait !

Ajusté pour lui, car même si vous n’êtes pas (ou peu) disponible, il se sentira respecté et reconnu dans son besoin de communiquer et d’être en relation avec vous. Du coup, il pourra plus facilement reporter sa demande (s’il en a une) ou partager son besoin sans ressentir une quelconque forme de frustration (souvent à l’origine de conflit). Bien entendu, si vous êtes disponible à 100%, l’Autre se sentira alors en confiance et votre échange n’en sera que plus riche.

Ajusté pour vous, car vous respectez alors vos propres besoins du moment; besoin de prendre du recul, besoin de réguler vos émotions, besoin de vous donner du temps, besoin de vous recharger en énergie, besoin d’analyser la situation, etc. Respecter vos propres besoins revient au final à vous respecter vous-même. Ça paraît évident dit comme ça, mais le truc est plus compliqué qu’il n’y paraît.

Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons tous nos fantômes du placard qui prennent plus ou moins d’espace dans notre intérieur 😉

Ajusté pour la relation enfin, car en combinant les deux éléments que je viens de décrire, il y a de grandes chances que la relation elle-même en tire des bénéfices. Elle prendra la couleur de l’authenticité et évoluera vers plus de fluidité et de cohérence dans les futurs échanges que vous aurez avec votre interlocuteur.

Comment évaluer votre espace intérieur ?

Je vous propose ce petit modèle à 5 niveaux pour évaluer au plus juste votre disponibilité dans la relation. C’est un modèle issu de la CNV (Communication Non Violente) que j’ai repris et étoffé avec de la sauce maison.

Niveau 5 : vous êtes dans l’empathie

Vous avez suffisamment d’espace en vous pour être pleinement en présence avec l’Autre et lui offrir votre écoute inconditionnelle.

Pour mémo, l’empathie est un trait de personnalité caractérisé par :

  1. la capacité à ressentir une émotion appropriée en réponse à celle exprimée par autrui,
  2. la différence à faire entre soi et autrui en étant conscient de la source de l’émotion et en décodant l’émotion de l’Autre
  3. la régulation de nos propres réponses émotionnelles

Si vous souhaitez approfondir le sujet sur l’empathie, je vous invite à lire le billet qui lui est consacré : “qu’est-ce que l’empathie ? » – Pour l’anecdote, c’est le billet le plus lu depuis la création du blog –

Niveau 4 : vous êtes dans l’honnêteté

Vous n’êtes pas pleinement disponible pour accueillir ce que votre interlocuteur a à partager. En revanche, vous avez suffisamment d’espace en vous pour exprimer vos sentiments et besoins.

À ma connaissance, il n’est jamais rien arrivé à ceux qui se sont autorisés à dire ce qu’ils éprouvaient dans une situation relationnelle. Idem quand ils verbalisaient leur besoin.

Bien sûr, il y a la manière de le faire. Comparez ces deux propositions :

  1. « Oh! Qu’est-ce que t’as ? T’as les c… à l’envers ?!?! Tu me fais *%!$^/. Je me casse !!! »
  2. « Quand j’ai entendu tes propos, je me suis senti en colère. J’ai besoin de prendre un peu de recul pour poser les choses et je reviendrai vers toi un peu plus tard. »

Il y en a une qui est un peu plus adaptée que l’autre, n’est-ce pas ?

La première générera presque à coup sûr un retour du même ordre, des pics de stress, une réponse émotionnelle exacerbée et un accident relationnel. Notez aussi le TU qui tue (T’as… T’as… TU me…. ). La seconde proposition, quant à elle,  reflète plutôt la prise de responsabilité du ressenti lié à la situation (J’AI entendu…JE me suis senti… J’AI besoin…. JE reviendrai… ) et annonce un comportement qui préserve la qualité relationnelle.

Niveau 3 : vous êtes dans l’auto-empathie

Vous êtes dans l’incapacité temporaire d’exprimer ce qu’il se passe en vous honnêtement. En revanche, l’espace intérieur qu’il vous reste vous permet de faire preuve d’empathie vis-à-vis de vous-même.

Peut-être qu’il vous est difficile d’exprimer vos sentiments ou besoins. Ceci pour tout un tas de raisons issues de vos fantômes du placard : culpabilité, peur de décevoir, peur de ne pas être aimé, confusion sur les différents sentiments qui se bousculent, etc.

Pour autant, il vous est encore possible d’être à votre propre écoute et juste de prendre conscience que ce que vous vivez à cet instant précis ne vous convient pas.

Vous restez dans la relation et vous vous protégez suffisamment bien pour pouvoir réguler vos émotions et établir une sorte de bulle protectrice autour de vous. Cette bulle empêche tous les éléments potentiellement toxiques issus de la situation de venir vous polluer l’esprit. À terme, l’énergie psychique que vous aurez employée pour faire tout ce petit travail vous aura peut-être fatigué, mais votre estime de vous restera intacte et après un moment de ressourcement dont vous seul avez le secret, vous repartirez pimpant(e).

Niveau 2 : vous êtes dans la demande d’empathie

À ce niveau, il n’y a plus assez de place en vous pour être à l’écoute de vous-même. Il vous est impossible de vous mettre en lien avec vos propres sentiments et besoins. Du coup, c’est un peu la Techno Parade dans votre tête, votre coeur et votre corps. Tout se mélange, tout se bouscule et vous avez un peu l’impression qu’un tourbillon vous entraîne dans les ténèbres.

Dans cette chute, il y a quand même une branche sur laquelle vous pouvez encore vous accrocher. Celle qui consiste à demander à une tierce personne d’éclairer la situation relationnelle que vous vivez dans la difficulté, voire la douleur. Cette demande peut être faite auprès d’un ami, d’un membre de votre famille, d’un professionnel de l’accompagnement, bref de toutes personnes en qui vous avez suffisamment confiance pour demander de l’empathie envers vous.

Cet espace que cette personne de confiance vous offrira, vous permettra de déposer tout ce brouhaha intérieur et d’en trier les éléments. Vos principales actions seront de jeter ce qu’il y a à jeter, garder ce qu’il y a à garder… et prendre suffisamment de recul pour savoir faire la distinction entre les deux 😉

Niveau 1 : vous dites STOP !

Dernier niveau dans la disponibilité que vous pouvez avoir dans la relation. D’ailleurs, il n’y a là plus aucune place pour quoi que ce soit. Vous êtes complètement submergé par vos émotions et n’avez plus aucune disponibilité en temps, en énergie, en empathie ou en capacité d’écoute pour continuer la relation. Ici, nous sommes à la frontière de la survie. Et qui dit survie, dit première action naturelle et instinctive pour se préserver : la fuite.

Oui, il n’y a pas de honte à fuir une situation que nous évaluons comme nocive pour notre équilibre. Vous pouvez alors vous extraire de la relation en informant votre interlocuteur que vous n’êtes pas en mesure d’entamer ou de continuer la relation et, qu’en ce qui vous concerne, vous en restez là. Vous pouvez aussi choisir de remettre à plus tard l’échange que vous avez avec lui.

En ce qui me concerne, je vous donne rendez-vous très bientôt pour la suite du billet sur le burn-out du dirigeant.


Si vous aussi avez parfois des difficultés à vous situer dans une relation ou ne parvenez pas à évaluer facilement votre espace intérieur et aimeriez bien savoir comment vous positionner, contactez-moi ici; nous pouvons travailler ensemble.


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