Je n’ai jamais aimé les classements, catégories, étiquettes et tout ce qui tente de faire passer un individu comme non-unique. Pour autant, certaines expériences, observations et lectures m’ont conduit à réviser quelques-unes de mes convictions sur ce sujet. Cette évolution de point de vue a commencé avec la découverte, en début d’année, des types psychologiques grâce à l’outil MBTI. Aujourd’hui, c’est la lecture d’un article sur le magazine « Cerveau & Psycho » qui apporte de l’eau à mon moulin. Aussi, le meunier que je ne suis pas, vous propose un éclairage sur une autre facette des rapports humains : le rapport dominant – dominé.

Le rapport dominant – dominé chez nos amis les bêtes

D’après les recherches menées en psychologie sociale et clinique, en éthologie et en neuropsychologie, si l’espèce humaine a réussi a traverser les siècles et maintenir une certaine structure dans ses communautés, cela est dû en partie à l’instauration de rapport dominant – dominé. (L’autre phénomène étant celui de l’adaptation à l’environnement, mais ce sera pour un prochain billet). Les groupes humains, pour qu’ils tendent vers une forme de stabilité, voient donc leurs membres interagir les uns avec les autres sur ce mode-là.

D’autre part, l’observation de certaines sociétés animales nous montrent clairement cette tendance à respecter un ordre hiérarchique entre les individus. Nos cousins éloignés primates en sont un parfait exemple. Chez les grands singes, toute la hiérarchie de la tribu repose sur ce rapport dominant – dominé. Qui n’a jamais vu un gorille au dos argenté bomber le torse, frapper sur sa poitrine et faire un raffût du diable pour asseoir sa domination sur d’autres membres de son groupe?

Quoi ? Vous connaissez un dos argenté dans votre entourage ? 🙂

En étant objectif deux secondes, nous nous apercevons en effet que la pérennité d’une espèce dépend en partie de ces rapports. Imaginez que tous les membres d’un groupe de lions soient des dominants; le jour où il y a quelque chose à partager pour survivre (une bon gros steack de gnou par exemple), il risque d’y avoir un souci. A terme, étant donné que tout le monde se sera entre tué pour manger, il ne restera personne.

A contrario, si dans une espèce, chaque membre possède les caractéristiques de soumission, du genre « excusez-moi de vous demander pardon », ils mourront tous de faim avant d’avoir décidé qui attaquera le premier morceau.

D’après ces observations, les rapports humains de type dominant – dominé ne datent donc pas d’hier et se retrouvent encore aujourd’hui chez certaines espèces animales.

Qu’en est-il alors pour nous, les Hommes dits « modernes ». Cette expression me fait parfois doucement rigoler compte tenu de certains comportements observés ici et là…

L’illusion de la « supériorité » de l’Homme

Ne nous leurrons pas. Si, d’un côté nous avons en effet évolué d’une manière très spécifique par rapport au règne animal, il existe en chacun de nous des zones archaïques hérités des sociétés qui nous ont précédées.

L’une de ces zones a été identifiée dans le cerveau sous la forme d’un petit groupe de neurones appelé l’amygdale. D’après le neuropsychologue Antonio Damasio, celle-ci serait responsable de ce qu’il nomme « la peur sociale » que nous infligeons ou subissons.

Sans rentrer dans des détails rébarbatifs, les recherches ont montré que cette amygdale se décompose en deux parties, l’une étant liée à un comportement de type domination et l’autre de type soumission. Ainsi, plus l’une des parties est active, plus elle exacerbera le comportement qui lui est lié; d’où les rapports dominant-dominé.

A noter que le « modelage » de ce petit groupe de neurones est lié vraisemblablement à notre éducation. Des messages autoritaires récurrents pourraient sur-activer chez l’enfant la partie liée à la soumission et généreraient ainsi des adultes à tendance dominée; A contrario, des attitudes éducationnelles trop permissives auraient tendance à sur-activer la partie liée à la domination et généreraient des adultes au comportement plutôt dominateurs.

A priori vu comme ça, il y a deux types de conclusions à tirer :

  1. Il semblerait que pour changer de positionnement dominant-dominé une fois adulte, cela soit aussi simple que la résolution d’une équation différentielle à quatre inconnue.
  2. La position de dominant serait la plus attirante. Certains diraient que mieux vaut manger qu’être mangé.

Rien n’est moins sûr chers lecteurs, car comme d’habitude dans les rapports humains, tout est une question de curseur d’intensité. Nous verrons la semaine prochaine quelles sont les caractéristiques de chaque type dominant / dominé, comment fonctionnent les interactions entre eux et enfin (et peut-être surtout) comment faire évoluer à minima sa position de base.

Source : “La personnalité. Comment elle se construit” L’essentiel Cerveau & Psycho Novembre 2013 – Janvier 2014

Si vous-même rencontrez des difficultés pour vous positionner dans une relation de type dominant – dominé, contactez-moi ici. Nous pouvons travailler ensemble.


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