La vie quotidienne a ceci de formidable qu’elle est remplie de métaphores éclairantes. D’autant plus que ma lecture du moment est cet ouvrage sur les métaphores de Gérard Szymanski: La métaphore, voie royale de la communication. J’y ai donc appris à faire des liens entre des éléments qui, à priori, n’ont rien en commun. En observant ce phénomène avec un peu de recul, je suis stupéfait par la vitesse des connexions qui se créent dans ma tête dès que le rapport entre deux éléments s’établit. C’est le très haut débit par fibre optique dans mon cerveau 🙂
Passons maintenant à la petite histoire.
Dégage!
Mercredi dernier, je me rendais sur un forum professionnel pour la journée. Sur l’autoroute qui m’amenait à destination et à l’heure où je circulais, le flot de véhicules était aussi chargé qu’une haleine de chacal. Hasard de la circulation, je me retrouvais tout au long du trajet derrière pléthore de camions, camionnettes, fourgon et autres véhicules utilitaires qui limitaient considérablement mon champs de vision. Cerise sur le gâteau, ces mêmes véhicules freinaient à tout va, pour tout et n’importe quoi; ce qui me faisait freiner à mon tour toutes les trente secondes. Autant vous dire que mon côté zen commençait à être envahi par le côté obscur de la force.
Après quelques kilomètres de ce traitement, je me suis souvenu que j’avais quand même développé quelques compétences lors de mes cursus de formation au métier de coach, dont celle d’observer mes émotions et ressentis. Rien de schizophrénique là-dedans, simplement une aptitude à prendre conscience de mes émotions et ressentis avec neutralité ET bienveillance.
Donc, dans cette situation, j’éprouvais un mélange de colère et de frustration, associé à un ressenti d’impatience et de tension musculaire. Bref, j’avais les nerfs.
Alors quel rapport avec les métaphores et le coaching me direz-vous? Voici quelques mots clés qui pourraient vous mettre sur la voie: vision limitée, frustration, freiner, impatience.
Que la lumière soit
La petite lumière qui s’alluma à un moment dans ma tête éclaira la situation que je vivais et apporta quatre mots à ma conscience: Vision à long terme
Quelle que soit l’entreprise dans laquelle nous souhaitons nous lancer, qu’elle soit projet de vie personnel ou projet professionnel, l’une des clés de développement et de réussite est la vision à long terme que nous avons sur ledit projet. C’est en outre un thème récurrent qui se présente lors de nos accompagnements en coaching.
Que permet la vision à long terme?
- Avoir un cap vers lequel naviguer
- Concentrer notre attention sur les éléments qui vont nous aider à évoluer dans la direction choisie
- Anticiper sur les obstacles prévisibles qui peuvent se mettre en travers de notre chemin
- Rester concentrer sur son objectif en cas de tempêtes et secousses déstabilisant le navire
- Se sentir serein face à ces impondérables
- Régler sa vitesse d’évolution en fonction des éléments que nous observons au loin et ainsi éviter de freiner, accélérer, freiner, accélérer… De plus, qui dit vitesse constante dit économie de carburant donc d’énergie et qui dit accélération et freinage perpétuels dit dépense d’énergie considérable. De fait l’autonomie s’en trouve réduite et le voyage peu s’arrêter plus tôt que prévu
Bref, vous l’aurez compris, la vision à long terme est une condition majeure pour qui souhaite mener à son terme un projet qui lui tient à coeur.
Cousins germain
Cette vision à long terme qui parfois fait défaut à certaines entreprises ou à des personnes en situation de remise en question existentielle est étroitement lié à la notion de sens que nous donnons à nos actions quotidiennes. Vision et sens font partie des niveaux les plus hauts dans la conscience de l’Homme au sein de son environnement.
La réalisation d’une mission au sens le plus large possible, sera menée d’autant mieux et avec profondes motivations et convictions que le sens qui lui est attribué en amont est fort et clair dans sa définition. Quand une vision à long terme est définie par une organisation ou un individu, elle implique une profonde transformation de sa structure interne, en partant de son identité jusqu’à ses comportements.
Le “pour quoi” nous nous levons tous les matins est une question qui a le mérite que l’on s’y attarde un peu… dans un prochain billet 🙂
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
Bonjour Christophe,
Suite à ton billet « Recule encore un peu », j’ai « couru » sur un site de vente en ligne et ai acheté le bouquin de Szymanski… Quel bonheur, je dirais même, quelle joie !
Comme tu le cites de nouveau dans cet article, je me permets de laisser ce commentaire : adonnez-vous aussi souvent que vous le pouvez (donc que vous vous l’autorisez :-)) à la « sieste créatrice » décrite par Szymanski. Pratiquant le Yoga Nidra, la visualisation m’est familière, et l’expérimentation que j’ai faite de ces « siestes créatrices » (dont le processus est très pédagogiquement décrit dans l’ouvrage) a été éclairante, même si cela a parfois éclairé « le côté obscur »… Édifiant…
Merci Christophe !
Cela faisait longtemps que je cherchais un livre pouvant m’éclairer sur les métaphores. Celui-ci est une bonne base. Si tu en as d’autres à partager, je suis tout ouïe.
Merci pour ton commentaire.
encore une fois, vous mettez dans le mille, le changement et tout ce que ça implique fait peur, l’inconnu fait peur, et c’est pour ça aussi qu’il est difficile de se lancer vers d’autres horizons…
ce qui est rassurant (en tous cas pour moi) c’est le mot de « sens » qui revient ici accolé à celui de direction, et partant de là, sûrement d’engagement ;
l’engagement dérange,
celui qui s’engage et qui l’affirme haut et clair, l’atypique qui innove, qui propose, dérange, d’autant plus s’il a un peu de charisme…
et il souvent se voit affublé d’une étiquette de « pas facile, exigeant, … voire pire »
et il faut l’encaisser, et l’assumer
ce n’est pas toujours simple…
merci pour ces conseils de lecture, je vais aussi me procurer le livre des métaphores !
Votre commentaire m’a rappelé une des dernières citations que j’ai adoptée comme ma préférée du moment:
« Prenez le changement par la main avant qu’il ne vous prenne à la gorge »
Winston Churchill
J’adore!
Merci Anik.
bonjour,Christophe,
Tes articles sont des leçons remarquables.
Avoir une vision à long terme des choses implique une profonde préparation avant le déclenchement du processus qui nous lance dans l’objectif tracé.Si quelqu’un envisage de faire un long voyage,à titre d’exemple,il doit se préparer et tout prévoir:incidents,dangers,maladies,etc.et,ce de fait,il s’armera,en plus de son courage,de toutes les choses dont il aura besoin en cours de route…
A bientôt!
Oui Tahar, la préparation est une des conditions de réussite d’un objectif. Après, il est aussi important d’accepter et d’envisager l’existence de l’imprévu, car tout prévoir est une illusion qui risque de générer procrastination et inertie.
Puisque je suis dans les citations (voir la réponse à Anik juste au dessus), j’aime bien celle-ci de Jacques Lacan:
« La définition du possible est qu’il peut ne pas avoir lieu. »
Merci pour ton apport.
Je viens juste de lire ton article et comme quoi, nous avons publié tous les 2 articles qui se complètent l’un avec l’autre ^^
Un joli parallèle effectivement. J’aime beaucoup ton approche des rapports humains dans les soins infirmiers.
bonsoir
est il possible de quel article il s’agit ?
merci
Bonsoir Anik
Voici l’article de Pascal dont nous faisons allusion:
http://www.communication-soignante.com/comment-remonter-pente-apres-echec/
Bonne lecture
merci de m’indiquer quelle est l’auteur/la source du texte sur le kairos
Bonsoir Anik,
J’avais effectivement partager le nom de l’auteure dans les commentaires liés à l’article « Agir au bon moment ». Je le recopie donc ici.
Il s’agit de Florence Grumillier qui est agrégée de philosophie, dont voici le site que je vous recommande chaudement: http://www.philoflo.fr/index.html
A bientôt.
Bonjour Christophe,
Excellent article qui m’amène à une interrogation à savoir si la vision à long terme n’est pas une entreprise trop anxiogène pour une personne en pleine reconstruction. Hier je me suis entretenue longuement avec une amie qui a vu sa vie chamboulée en une année (divorce, perte d’emploi, et maladie) et j’ai décelé chez elle une peur de regarder trop loin couplée à une envie de prendre soin de soi qui passe par un « day by day ».
C’est très juste Abdelhamid.
Ce que tu évoques là me ramène au billet que j’ai commis il y a peu sur « le chemin de la vie » : https://leblogdesrapportshumains.fr/sur-le-chemin-de-la-vie/
Il y a parfois des temps où il est plus important de regarder au jour le jour pour par exemple se recentrer et d’autres fois où avoir une vision à long terme permet d’orienter nos actions et pensées quotidiennes.
Je pense qu’il y a de la place pour tout 😉