Exercice de haute voltige cette semaine pour ce billet consacré à deux thèmes incontournables du coaching et du développement personnel à savoir les croyances et le changement. En relisant quelques-uns des contenus de mes formations passées, et notamment celle sur le coaching génératif, je suis tombé (sans me faire mal) sur un passage auquel je n’avais pas prêté grande attention au départ. Il y est question de croyances ressources à développer si nous voulons mener à bien un changement dans notre vie. Je suis presque sûr de vous avoir mis l’eau à la bouche :-). Voyons donc cette semaine quelles sont ces croyances ressources et comment les alimenter.
Vous avez pu constater comme moi que les changements que nous mettons ou voulons mettre en place dans notre vie ne sont pas tous égaux en terme de résultats. Parfois ça fonctionne, parfois ça fonctionne pas, c’est ainsi.
Je me suis remis au sport… dix fois
Prenons un exemple concret. Voilà sept ans cette année que je n’ai plus pratiqué de sport de façon régulière; or, je suis attentif et convaincu des bienfaits d’une activité physique entretenue et je veux donc “me remettre au sport”. Ceci dans le but de changer mon comportement actuel et passer ainsi de l’état du paresseux d’Amérique du sud à celui du tigre du Bengale 🙂
Au delà de la sacro-sainte formulation d’un objectif qui se doit d’être Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporellement défini (et bla bla bla, ça m’agace un peu toutes ces méthodes quasi-militaires pour déterminer un objectif) , le changement envisagé et le résultat qui en résulte dépendent aussi du chemin à parcourir pour les atteindre. D’où les aléas inhérents à chaque voyage entrepris vers une quête de changement.
Les croyances qui interviennent dans l’atteinte d’un résultat sont en lien direct avec les composantes fondamentales du changement, ici au nombre de cinq.
- La désirabilité du résultat.
- La confiance sur le fait que les actions spécifiques à mener produiront un résultat.
- L’évaluation de l’aspect adapté du résultat et de la difficulté de mise en œuvre du comportement.
- La croyance que la personne est capable de produire le comportement requis pour réaliser le plan conduisant au résultat.
- Le sens des responsabilités, de la valeur que l’on s’accorde ainsi que les permissions à adopter le comportement ou à obtenir le résultat.
Évaluer la motivation au changement
Il est important ici d’être capable d’évaluer et prendre en compte la globalité de toutes ces croyances afin de nous aider à obtenir le fameux résultat. En effet, si trop de doutes ou de conflits existent en nous, tous les plans, actions et plan d’actions 😉 que nous mettrons en place pour parvenir à nos fins feront chou blanc. D’un autre côté, l’intégration de ces croyances ressources peut libérer tout le potentiel qui nous est nécessaire pour nous soutenir dans notre entreprise.
Une des manières de déterminer la motivation d’une personne ou d’un groupe à conduire un changement à son terme est d’évaluer les cinq croyances clé identifiées ci-dessus. Ces croyances peuvent être évaluées en faisant « une déclaration spécifique de la croyance » (nous verrons lesquelles un peu plus bas) et en notant sur une échelle de 1 à 5 le degré de confiance en chacune d’entre elle, avec 1 pour le niveau le plus bas et 5 le niveau le plus élevé.
Les trois centres de motivation
Il est aussi important de vérifier le degré de conviction et de confiance de chaque croyance, au niveau de la tête, du cœur et des tripes. Ces domaines sont proches des centres cognitifs, émotionnels et somatique avec lesquels les individus « portent » les croyances, et qui ne sont pas toujours alignés.
Parfois nous sommes en effet plus certains de quelque chose dans notre tête que dans notre cœur. Dans d’autres circonstances, nous avons un « ressenti viscéral » qui nous rend plus ou moins convaincu de quelque chose.
Pour faire simple:
- La tête: je pense…, j’anticipe, je prévois, je planifie, j’étudie, etc.
- Le cœur: j’éprouve… de la joie, de la tristesse, de la peur, du dégoût, de la colère, de l’intérêt, etc.
- Les tripes: je ressens… de la chaleur, de l’impatience, de l’énergie, de la fatigue, des tensions, du relâchement, des frissons, etc.
La vérification au niveau de ces trois centres pour chacune des croyances apportera une carte très précise de notre système de croyances. Ce qui peut donner un profil immédiat et intéressant des problèmes potentiels concernant la motivation ou la confiance. Toute déclaration avec une note basse indique une possible zone de résistances ou d’interférences qui doivent être prises en compte d’une manière ou d’une autre.
Reprenons l’exemple du début concernant l’activité physique.
Je vais explorer avec vous les ressorts de mes croyances vis à vis de l’objectif suivant: “Je veux pratiquer deux séances de cardio-training par semaine à la salle de sport de mon quartier pendant une saison”
1. La désirabilité du résultat
Déclaration: « Mon objectif est désirable et important et je veux l’atteindre »
Évaluation: Tête 5/5, Cœur 4/5, Tripes 5/5
2. La confiance que le résultat est atteignable
Déclaration: « C’est possible pour moi d’atteindre mon objectif »
Évaluation: Tête 4/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
3. L’évaluation de la justesse ou de la difficulté de mise en oeuvre des comportements nécessaires à l’atteinte du résultat.
Déclaration: « Ce que j’ai à faire pour atteindre l’objectif est approprié et écologique »
Évaluation: Tête 4/5, Cœur 3/5, Tripes 1/5
4. La croyance que l’on est capable de produire le comportement requis
Déclaration: « J’ai les capacités nécessaires à l’atteinte de l’objectif”
Évaluation: Tête 3/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
5. Le sens de la valeur du soi ou des permissions en lien avec les comportements requis et les résultats.
Déclaration: « J’ai la responsabilité et je mérite d’atteindre mon objectif »
Évaluation: Tête 5/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
Nous voyons clairement dans cette grille de lecture que la problématique se situe au niveau de mes croyances sur la mise en œuvre de ce nouveau comportement que je ressens ni adapté à ma situation actuelle ni écologique pour moi.
Reste donc à mettre à jour ces croyances, les recadrer et voir si les choses évoluent.
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
Bonjour Christophe, je pense que la solution c’ est de s’écouter à tous les niveaux. Forcement, on nous baratine matin midi et soir que le sport c’est bon alors forcément on a tous envie de faire du sport….ensuite le corps a aussi son mot à dire car je pense qu’il sait ce qui est bon pour nous ou pas, le mien me dit : » on se calme, j’ai besoin d’exercices doux à la rigueur mais pour le reste, laisse tomber. »
Je pense aussi qu’il faut aller chercher la vraie raison profonde. Pendant longtemps, je voulais faire du sport pour mincir, il n’y avait que ça dans ma tête, je voulais combattre mon corps pour l’obliger à ressembler plus aux images que la société nous envoie…de la pure bêtise, je comprends pourquoi il n’était pas d’accord.
Aujourd’hui, dans ma tête, ça a changé, je veux prendre soin de mon corps par des exercices doux pour m’occuper de lui avec amour pour continuer notre partenariat le plus longtemps possible dans les meilleures conditions.
Sur ce chemin là, il semble que l’on soit d’accord…cool, j’avance !
zenie
Je rejoins le commentaire de Zenie et me pose du coups les questions : pourquoi, pour qui, pour quoi ?
Du coup je me rends compte que ma pratique est certes aléatoire mais finalement n’est pas contrainte mais choisie, et que du coup le plaisir est exacerbé.
De plus en étant à l’écoute de mon corps et non de ma tête, ma pratique est adaptée à un besoin interne, et non plus externe.
Bon courage Christophe.
Bonsoir à vous
Merci de vos témoignages.
Je comprends votre positionnement à toutes les deux… et ne m’y reconnait pas pour autant. Ce n’est pas une question d’image, de ligne ou d’influence vis à vis des médias de toutes sortes.
Pour la petite histoire, j’ai pratiqué une activité sportive à haut niveau pendant une bonne douzaine d’années. La pratique était intense, prenante voire extrême. Du coup, l’entrainement quotidien était synonyme de « blessures », « douleurs » et autres réjouissances du sport de haut niveau; Notre maxime favorite était « No pain, no gain », c’est vous dire!! Bien sûr pendant cette période, le plaisir lié à toutes les autres dimensions des entrainements et des compétitions compensait largement ces « petits tracas ».
Le truc, c’est qu’aujourd’hui, je considère la « non-activité » comme écologique pour moi 🙂 C’est donc bien au niveau de mon ressenti dans mon corps que je n’arrive plus à « voir » le sport comme quelque chose de positif pour moi, même si je le sais dans ma tête.
Merci beaucoup pour ta génénorisité, je suis ce blog depuis quelques semaines…et il m’ouvre ma vision de « Coach débutante »
Une question:
« Quel lien tu fais entre le besoin de non-activité écologique pour toi et le besoin de rester en forme physiquement en reprenant une activité sportive? »
J’ose une petite question en guise de MERCI pour cet article trés intéressant
Bonsoir à toi,
Merci pour ton commentaire et ta question que je trouve très pertinente 🙂
Je vais méditer là-dessus.
A bientôt
Bonjour Christophe,
Harmonisation du trio coeur/tête/corps… À la fois simple et plein des merveilles de subtilités de l’ecologie perso. Une saison à la fois, évacuant les « il faut » dictés de l’extérieur. Merci de ta transparence. Tes écrits inspirent à continuer l’alignement précieux avec soi. Carole (Alchimiste des montagnes de Sainte-Adele au Québec).
Merci pour ton précieux retour Carole.