« Alors ? Quels sont les liens que vous avez faits depuis la dernière fois ? » Voilà le style de question qui peut être posé en début de séance de coaching. Facile à placer ici pour la suite de cet article commencé il y a quelques semaines et consacré au lien. La dernière fois, je partageai avec vous mon point de vue sur ce qui est de faire le lien en soi et faire le lien à l’Autre. Aujourd’hui, j’aimerais vous faire part de ce que j’entends par « faire le lien autour de soi » et « défaire les liens ».
Faire le lien autour de soi
Avez-vous déjà été l’intermédiaire d’une rencontre ? Que ce soit lors d’un repas que vous organisez chez vous, d’une mise en relation professionnelle que vous avez initiée ou encore au cours d’un évènement dont vous êtes le ou la principal(e) intéressé(e), les occasions ne manquent pas.
Faire le lien autour de soi procure un sentiment agréable d’avoir permis à deux personnes que vous connaissez de façon séparée de créer un lien entre elles, qu’elles peuvent développer indépendamment de vous par la suite.
Tout ceci est très louable et foncièrement positif; sauf que dans certaines circonstances, faire le lien autour de soi peut se révéler être un gros boulet à traîner derrière soi et s’en débarrasser, être aussi simple que la résolution d’une équation à douze inconnues.
Prenons l’exemple, malheureusement fréquent, d’un enfant de parents divorcés.
Suivant les cas de figure plus ou moins complexes, l’existence du premier est, de fait, le dernier lien qui subsiste entre les seconds. Ainsi, il n’est pas rare de voir des parents, blessés, aigris, en colère ou tristes par l’échec de leur propre relation, régler leur compte par l’intermédiaire du seul lien qui les unit encore : leur enfant. Ces messages que nous pouvons aisément qualifier de toxiques agissent comme un poison pour l’enfant et son développement affectif et émotionnel.
Quelles conséquences possibles à ce traitement sur un moyen et long terme ?
- Agressivité
- Colère
- Culpabilité
- Honte
- Humeur dépressive
- Baisse de l’estime de soi
- Instabilité émotionnelle
- Angoisse de séparation et d’abandon
- Troubles divers du comportement
Bref, il y a plus sympa pour préparer son enfant à vivre sereinement sa vie d’adulte.
Défaire les liens
Oui, faire des liens conduit aussi et parfois à en défaire d’autres. Et j’ai envie de dire, tant mieux !
Comme nous l’avions vu dans la première partie de ce billet, l’une des particularités de tout travail sur soi grâce à un accompagnement professionnel est précisément de faire des liens.
Et pour le coup, si le ou les liens créés sont suffisamment puissants et percutants, ils peuvent venir dénouer un noeud présent en nous depuis un certain temps (ou un temps certain, c’est comme vous voulez)
Attention, il n’y a rien de magique ou d’instantané là-dedans. La notion de changement a déjà été abordée plusieurs fois et sous différents angles dans ce blog. Pour rappel, je pense qu’un changement n’est possible que pour celui ou celle qui est prêt(e) à changer.
Et pour en remettre une couche sous l’angle du lien qui nous intéresse aujourd’hui, je vous propose cette petite expérience à réaliser :
- Prenez un lacet, une cordelette ou tout autre objet faisant office de lien.
- Effectuez un nœud en pensant à un élément qui vous préoccupe en ce moment.
- Serrez le truc en fonction du degré d’inconfort que vous ressentez vis-à-vis de cette préoccupation (plus c’est chiant, plus le nœud sera serré)
- Renouvelez l’opération en réalisant autant de nœuds que d’éléments perturbants votre vie.
- Maintenant, défaites le tout en observant le temps que vous mettez pour ça (c’est pas rien, n’est-ce pas ?) et en notant vos ressentis.
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
Faire et défaire … c’est agir !
Créer du lien est effectivement souvent accompagné de « défaire des liens », internes à soi ou externes !
Je fais un parallèle avec la notion de désapprendre, pour mieux apprendre.
A propos de lien à la recherche de votre authenticité, je vous invite à lire ma newsletter sur ce thème « lien social et lien humain »
Merci de ton apport Eric.
Ta newsletter est géniale 🙂
Bonjour et merci pour ce chouette article !
J’aime beaucoup l’exercice de la corde que tu expliques à la fin : je le trouve vraiment parlant et très symbolique.
Il me paraît reprendre tout ce que j’essaie de mettre en place dans ma pratique professionnelle et personnelle : l’importance accordée aux ressentis émotionnels et physiques, l’accent mis sur une technique simple, que l’on peut facilement reproduire chez soi et les apports positifs qu’il implique.
Pourrais-tu nous donner un exemple de retour que tu as eu avec cet exercice, dans le cadre de quelqu’un qui faisait un lien inconfortable ?
Dans tous les cas, merci encore !
Bonjour Laurence
Merci de ton retour sur le billet.
Concernant l’exercice, il s’agit avant tout d’une métaphore à expérimenter « in vivo ». Les prises de conscience essentielles qui apparaissent lorsque certains clients se prêtent au jeu se situent autour d’un constat simple : il est très facile de faire des noeuds et rapide de les cumuler, mais pour les défaire, cela demande du temps, de la patience, des essais répétés (donc des échecs), de regarder le noeud sous différents angles et avant tout… d’être motivé pour les défaire 🙂
A bientôt