Nous avions vu la semaine dernière cinq des dix croyances les plus répandues sur l’Autre. Voici cette semaine la suite de ce classement (qui, je le rappelle, n’en a que le nom) avec toujours à la clé une ou plusieurs pistes à explorer pour tenter de voir les choses un peu différemment.

 

6- Mon monde est LE monde…

Certes, cette croyance pourrait s’apparenter à soi-même, mais elle débouche invariablement sur une autre croyance qui s’y attache tout naturellement:
« … donc l’Autre a tort, à priori »

J’avais partagé avec vous une expérience relative à cette croyance dans « La guerre des mondes« . Nous sommes ici en plein dedans. Là encore elle fait partie des croyances majoritaires chez nos semblables. Je dirais même qu’elle est un équipement de série chez nous autres Humains.

Équipement de série, oui, mais avec un sacré vice de fabrication! Combien d’accident relationnel ont coûté l’équilibre entre des individus qui n’ont pas fait le nécessaire pour corriger cette faille dans le système? Je pense que les techniciens de la chaîne de montage devraient s’y pencher sérieusement.

Qui peuvent-ils être? Je vous laisse le loisir de les citer dans les commentaires…

Question: « Qu’est-ce qui vous fait dire que votre réalité est LA Réalité? » (On est limite philo, là…)

7- L’herbe est toujours plus verte chez l’Autre

En tout cas chez mon voisin, c’est une réalité; sa pelouse est nickel, pendant que la mienne ressemble à la savane africaine :-).

Blague à part, voici encore une croyance limitante très répandue qui nous conduit tout droit vers le mur de la frustration permanente. Focaliser son attention sur ce que l’Autre a, est ou fait nous empêche de réaliser ce que nous avons, sommes ou faisons… et la chance que nous avons d’y arriver.

Il est vrai que la culture actuelle, limite dictatoriale, qui vénère l’Abondance, la Performance, le Beau, la Réussite ne facilite pas la chose. Car c’est bien connu, l’Autre est plus riche, plus fort, plus beau, plus chanceux que soi. La simplicité, le minimalisme et le retour à des notions (pour moi) essentielles comme se satisfaire de vivre l’instant présent nous permettraient de nous rendre compte que notre herbe est très bien comme elle est.

Question: « Et si ce qui vous manque, vous le cherchiez dans ce que vous avez? » (inspiré d’une pensée zen)

8- Je n’attire que ce type d’hommes ou de femmes

Nous sommes là face à un constat. Malgré les vestes que vous vous êtes prises, les déceptions qui vous ont fait pleurer ou les espoirs qui se sont transformés en illusions perdues, vous êtes sur le point de tenter une nouvelle relation avec un homme ou une femme ayant quasi le même profil que le ou la précédente.

J’ai pu observer que les personnes guidées par cette croyance généraient des comportements relativement communs:
– Conserver l’espoir que l’Autre va changer
– Éprouver des difficultés à être autonomes affectivement
– Se « perdre » dans la relation en oubliant qui elles sont
– Se placer volontiers et facilement dans un rôle de victimes

Question (qui pique un peu… mais ça va passer): « Quel est pour vous le bénéfice, l’avantage, l’utilité, l’intérêt (appelez-le comme vous vous voulez) à attirer ce type d’hommes ou de femmes? En quoi cela vous identifie-t-il?

9- L’Autre a toujours été comme ça; c’est impossible qu’il change

C’est un peu la suite logique de la croyance précédente. Le message implicite de cette croyance contient deux des grandes illusions qui pourrissent souvent les rapports humains:

  • Croire que l’Autre va changer parce que nous le voulons
  • Faire un lien direct entre « toujours » et « impossible »

Pour la première illusion, je pense que l’ensemble des billets de ce blog ont mis en évidence que la seule personne ayant un quelconque pouvoir sur son changement est elle-même. Si à la base, cette personne n’a pas envisagé une remise en question d’elle-même ou de son fonctionnement, il est parfaitement illusoire, voire prétentieux, de prétendre la faire changer d’avis.

Pour la seconde illusion, je vous propose la fameuse question, fil rouge de ce billet:

Question: « Comment « ne pas changer » pourrait devenir impossible? (à relire plusieurs fois, car elle est tordue cette question…)

10- Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil

Voici la croyance symétrique de la croyance 5, vue la semaine dernière (pour mémo “L’Autre est un ennemi potentiel”). Je pense que le monde de Oui-Oui n’est bon que pour ses amis :-), et comme tous les extrêmes, il peut être nocif voire dangereux d’avoir le curseur bloqué d’un côté ou de l’autre sur l’échelle de la confiance aux autres.

Un excès de confiance peut générer des retours de flamme douloureux sur les plans affectifs, relationnels, financiers, professionnels ou personnels. C’est aussi un danger dans la mesure où l’écologie personnelle de celui ou celle qui fonctionne en priorité avec cette croyance n’est pas respectée. La porte est ainsi laissée grande ouverte à tous les éléments pouvant venir impacter notre environnement, nos comportements, nos stratégies, nos valeurs, notre identité ou le sens que nous donnons à notre vie.

Je vous propose la métaphore suivante.

Il y a peu, j’ai vu une série de science-fiction où évoluaient des vampires au milieu d’humains. L’une des particularité de ces vampires était qu’ils ne pouvaient entrer dans la maison d’un humain… tant que celui-ci ne l’y avait pas invité. Si par malheur l’humain en question venait à formuler clairement l’invitation à pénétrer dans sa demeure, le vampire entrait et se délectait du sang de sa victime (en bon vampire qu’il est 🙂 )

Question: « Quels sont les vampires qui évoluent autour de vous? Comment pouvez-vous les laisser hors de votre espace personnel dans lequel vous êtes en sécurité?« 

Si je compte bien, nous avons fait le tour des dix croyances les plus répandues concernant l’Autre. Pour finir, je vous propose ce petit conte dont j’ignore l’auteur, mais qui illustre bien l’esprit de ce billet.

Un vieil homme, reconnu pour sa grande sagesse, était assis à l’entrée d’une ville.
Un jeune homme s’approcha et lui dit : « Je ne suis jamais venu ici ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ?« 
Le vieil homme lui répondit par une question : « Comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ? »
« Égoïstes et méchants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais bien content de partir », dit le jeune homme.
Le vieillard répondit: « Tu trouveras les mêmes gens ici ».

Un peu plus tard, un autre jeune homme s’approcha et lui posa exactement la même question.
« Je viens d’arriver dans la région ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville? »
Le vieil homme répondit encore par cette même question : « Dis-moi, mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ? »
« Ils étaient bons, accueillants et honnêtes; j’y avais de bons amis et j’ai eu beaucoup de mal à les quitter« , répondit le jeune homme.
« Tu trouveras les mêmes ici« , répondit le vieil homme.

Un marchand qui travaillait non loin de là avait entendu les deux conversations.
Dès que le deuxième jeune homme se fut éloigné, il s’adressa au vieillard sur un ton de reproche :
« Comment pouvez-vous donner deux réponses contradictoires  à la même question posée par deux personnes ? »
Et le vieillard de lui répondre: « Celui qui ouvre son cœur change aussi son regard sur les autres; chacun porte son univers dans son cœur ».

N’hésitons surtout pas à ouvrir grand notre cœur à la découverte de ce qu’il y a de beau et bon dans chaque personne que nous croisons sur notre chemin, car…

« On ne voit bien qu’avec le cœur L’essentiel est invisible pour les yeux. » (‘Antoine de Saint-Exupéry)


Si vous-même êtes englué dans des croyances limitantes sur les Autres voulez être accompagné pour en sortir, contactez-moi ici. Nous pouvons travailler ensemble.


Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…