Il y a comme ça des événements qui marquent un tournant dans l’évolution de certaines choses. La chose en question ici, est le métier de coach que j’exerce depuis maintenant 2009. Non pas que je sois le seul concerné par cette avancée, car c’est l’ensemble de la profession qui est ici directement intéressée, mais je profite de la visibilité du blog des rapports humains pour relayer cette nouvelle que je qualifierais de très bonne. Je sors exceptionnellement de la ligne éditoriale habituelle, mais vous allez voir que c’est pour la bonne cause. Bon, comme teaser à suspens, je n’ai pas trouvé mieux … 🙂

Il y a quelques semaines, les présidents des trois principales fédérations professionnelles de coaching, à savoir EMCC (European Mentoring and Coaching Council….), SFcoach (Société Française de coaching) et ICF (International Coach Federation), se sont réunis pour poser la première pierre commune vers la reconnaissance et la structuration du métier de coach.

Leur but était de trouver une communication claire et validée par tous sur ce qu’est le coaching et ce qu’est un coach professionnel. Je ne vous apprends rien en vous disant que l’appellation coaching est souvent parfois malmenée dans les médias, tous supports confondus. Les pseudo-émissions avec des pseudo-coachs qui font du pseudo-coaching font le bonheur des adeptes de la trash TV, donnent du grain à moudre à tous les détracteurs du coaching et, plus embêtant, entretiennent une confusion déjà bien installée auprès du grand public.

Du coup, plutôt que d’être dans la réaction et tenter d’éteindre des feux à droite et à gauche en dépensant une énergie considérable pour un résultat souvent négligeable (ça sent le vécu, n’est-ce pas ? 🙂 ), la stratégie des trois fédérations fut celle de la proactivité. C’est à dire qu’elles ont pris les devants. Je me réfère ici à une pensée de Francis Blanche qui disait qu’il valait mieux penser le changement que changer de pansement. L’action que je vous décris ici en est une parfaite illustration.

L’objectif de cette action commune est essentiellement pédagogique, en fournissant ces informations aux personnes, organisations et institutions qui souhaitent connaître les pré-requis à l’exercice du métier de coach.

En voici le contenu, extrait de la déclaration commune rédigée en Décembre 2012. A retrouver et télécharger sur le site : www.coach-pro.org

Comment reconnaître un coach professionnel ?

Quelle que soit son activité, exerçant pour le compte d’organisation ou de personnes privées, le Coach professionnel se reconnaît à sa formation, sa pratique, sa démarche, sa déontologie et sa posture.

Plus précisément :

  • Il a suivi une formation spécifique au coaching
  • Il souscrit à un code de déontologie, explicitant entre autres :

 – l’obligation du secret professionnel
– l’interdiction d’exercer tout abus d’influence
– la nécessité de respecter la limite de ses compétences professionnelles
– l’établissement de contrats clairs avec ses clients et, lorsque cela s’applique, avec l’organisation commanditaire. De tels contrats devraient aborder :

  1. le contexte et les objectifs du coaching
  2. le rôle du coach
  3. les dispositions du code de déontologie
  4. les détails du programme : durée, nombre de séances, lieu, etc.
  5. les honoraires et les conditions de paiement, lorsque cela s’applique
  6. le droit du lient à mettre fin au contrat
  • Il peut témoigner :

  – d’une pratique continue du coaching associée à une supervision régulière de celle-ci, d’un engagement de développement professionnel permanent et de formation continue
– d’un souci de développement personnel et de travail sur soi, notamment par une démarche thérapeutique

  • Il a :

 – La capacité d’expliciter sa pratique avec des références théoriques établies dans le cadre d’une démarche réflexive
– Une approche bienveillante, centrée sur la personne, l’équipe ou le système humain accompagné
– La volonté et la capacité de les accompagner vers leurs objectifs, en autonomie et respect du libre arbitre

L’appartenance à une association professionnelle de coachs implique le respect d’une déontologie et l’acceptation de sa procédure de recours.
L’accréditation/certification* par cette association professionnelle, qui induit une revue par des pairs (assesseurs formés), de tous les points mentionnées ci-dessus, offre une garantie de professionnalisme aux clients bénéficiaires du coaching.

Et après ?

Comme je vous le disais au début de l’article, il s’agit ici d’une première pierre. La reconnaissance et la structuration d’un métier ne se fait pas en claquant des doigts… ni avec une déclaration; toute commune soit-elle. Cette dynamique, initiée à la fin de l’année dernière, ne demande qu’à prendre de l’ampleur grâce à toute la volonté et l’engagement des acteurs du coaching professionnel.

Et en tant qu’ancien représentant de l’antenne locale ICF côte d’azur, je peux vous dire qu’ils en ont.

* « accréditation » pour EMCC France et SF Coach, « certification » pour ICF France, les deux termes ayant ici la même signification.

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