Petit billet coup de gueule aujourd’hui en réaction à un mail que j’ai reçu ce matin. Pour poser le contexte, il s’agit d’un mail dont l’objet est l’indépendance financière. Bon en soi, le sujet est intéressant et attractif; là où la pilule a un peu de mal à passer, c’est sur l’argumentaire du gars pour me vendre son produit. En gros, il essayait de me démontrer que les pauvres avaient plus de cancers que les riches; parce qu’un pauvre, c’est tout le temps stressé alors qu’un riche, c’est zen attitude à tous les étages. Et donc, si je veux être riche et donc zen et ainsi éviter de développer un cancer, il me faut absolument acheter sa poudre aux yeux.
Bien sûr, bien sûr, bien sûr… Vous vous doutez un peu que mon petit sourire en coin s’est dessiné sur mes lèvres à la lecture de ce mail. En fait, en tant que soignant (ma première activité avant celle de coach), j’ai toujours eu du mal avec les argumentaires où le cancer est utilisé comme une référence, genre “épée de Damoclès”, dont l’objectif est de déclencher une émotion, la Peur. Ceci dans l’unique but d’asseoir une Vérité servant les ambitions mercantiles de son auteur.
Et croyez-moi, dans le milieu du développement personnel, la chose n’est pas rare.
Stress et cancer. Oui… mais non
Existe-t-il un lien avéré entre le stress et le cancer ?
À ce jour, de nombreuses recherches ont tenté de désigner le stress comme facteur déclenchant ou aggravant du cancer. Dans l’ensemble, les études donnent des résultats controversés, et ne permettent pas d’établir de lien de causalité entre stress et cancer (source : https://www.ligue-cancer.net/vivre/article/26463_stress-et-cancer-la-fin-dun-mythe)
Le stress est en revanche à l’origine de comportements malsains qui, eux, peuvent influer sur le risque de développement de certains cancers (tabagisme, alcoolisme, suralimentation, consommation de drogues, etc.).
« Les chercheurs ont souvent des difficultés à séparer les effets du stress et ceux provoqués par d’autres facteurs comme le tabagisme, la surcharge pondérale ou les antécédents familiaux » (Sarah Dauchy, présidente de la société Française de Psycho-oncologie).
Ce n’est donc pas le stress qui est en lien direct avec le cancer, mais tous les comportements malsains associés. Nuance donc.
Qu’en est-il alors de la répartition des cancers entre les riches et les pauvres ?
Déjà, il aurait fallu savoir ce que mon expéditeur de mail entend par « riche » et par « pauvre ». Mais bon, admettons et laissons-nous embarquer volontairement dans notre propre perception subjective de cette classification, histoire de ne pas compliquer la chose.
Me voilà donc parti en recherche d’infos et surtout de sources fiables concernant les arguments avancés sur les riches et les pauvres face au cancer.
Après une recherche simple chez notre ami Google, je suis arrivé sur une étude menée par l’INSERM en février 2017 (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) concernant l’environnement socio-économique et l’incidence des cancers en France .
Vous pouvez retrouver l’étude complète à cette adresse : http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2017/4/2017_4_1.html
Voici quelques points clés issus de cette étude :
- Le milieu socio-économique joue sur la probabilité de développer certains cancers plutôt que d’autres
- Plus la “défavorisation sociale est élevée, plus l’est le risque de contracter des cancers de l’estomac, du foie, des lèvres-bouche-pharynx et du poumon dans les deux sexes”.
- Dans les couches aisées de la population, le risque de cancer se répartit autrement. Ainsi, “les cancers de la prostate et du testicule chez l’homme et du sein et de l’ovaire chez la femme sont plus fréquemment observés chez les personnes vivant dans un environnement social favorisé «
- “Ces différences peuvent être dues à la détermination sociale de la pratique du dépistage et du surdiagnostic qui lui est lié « . Pour faire simple, les catégories aisées se sentent plus concernées par un dépistage précoce et obtiennent ainsi un diagnostic anticipé sur certains types de cancers.
Source : Les échos. https://www.lesechos.fr/07/02/2017/LesEchos/22378-014-ECH_le-milieu-social-influe-sur-les-risques-lies-a-certains-cancers.htm#MI7zqkL5JADeKZqp.99
Du coup, après une simple lecture de ces informations, il apparaît donc clairement que la répartition des cancers entre les riches et les pauvres ne se calcule pas en terme de plus ou de moins chez les uns et chez les autres. Si répartition il y a, elle serait plutôt en fonction des différents sites où se développent les cancers et de la précocité de dépistage qui en est fait.
C’est donc plus en terme de prévention et de santé publique que des actions sont à mener. Le fait de devenir “riche” ou de rester “pauvre” ne changera rien au schmilblick.
Si je reste dans les clichés de base, un “riche” qui s’envoie de la junkfood à longueur d’année, reste sédentaire, connaît des antécédents familiaux de cancers sur trois générations et consomme de la drogue à ses heures perdues aura plus de quoi s’inquiéter qu’un “pauvre” avec une hygiène de vie saine et épargné génétiquement. Et encore, tout ceci n’est que tendances et facteurs de risques et non une vérité absolue.
Bon, après il y a toute la partie à développer concernant cette notion de richesse. D’un point de vue développement personnel, il y aurait de quoi dire…
Tiens, ça me donne une idée.
Je sais que parmi vous il y a des blogueurs et des blogueuses de talents. Ça vous dirait d’écrire un article sur le sujet en mode “Festival de blogueurs”, dont je ferai une synthèse et le relai sur le blog des Rapports Humains ?
Contactez-moi par mail ou dans les commentaires si le sujet vous tente. Je vous donnerai alors les modalités de participation.
Bon et d’ici là, mangez des légumes 😀
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
pourquoi le cancer plus qu’une autre maladie
par contre je pense que les guérisons sont plus nombreuses chez les nantis qui ont les moyens de mieux se soigner
Troubadour
Bonjour Troubadour
Pour le choix lié au cancer, c’est justement le sujet du mail que j’avais reçu 😉
Concernant les guérisons, là encore quelles sont les sources qui viennent attester votre point de vue ?
Pour ma part, j’aime gardé un certain doute concernant des croyances populaires ayant tendance à opposer les humains entre eux.
Bonsoir Christophe,
Cet article me touche directement car j’ai combattu et vaincu 3 cancers. Je suis donc forcément « outré » de lire que l’on puisse en effet sans aucune étude sérieuse et précise pour confirmer que les pauvres et les riches sont plus à risque vis-à-vis du cancer. Moi qui ai vécu aux USA, je pourrais encore accepter que les riches peuvent se soigner plus facilement là-bas que les pauvres. Mais qu’en effet que veut on dire par riche et pauvre? Finalement de mon côté je pense que je vis assez aisément, comment donc ai-je pu attraper 3 cancers? J’aimerai bien que l’on m’explique. C’est pour faire croître le débat de mon côté c’est génétique, mais finalement si je remonte mon arbre biologique, mas ancêtres étaient pauvres et cela expliquerai tout…. Comme je le disais, je suis partant pour participer au carnaval d’articles. Freddy ( Accomplirsondestin.com)
Merci pour ton commentaire Freddy
Je vais préparer un article de lancement et te recontacterai pour l’occasion.
A bientôt
Merci Christophe,
Je suis impatient de collaborer
Freddy
Bonjour Christophe,
Le sujet est intéressant bien que de mon point de vue, le rapport à la maladie est comme le développement personnel assez personnel… Il est toujours possible de catégoriser, mais au final je suis convaincu que c’est l’individu, ses croyances et ses comportements qui définiront le rapport de force avec la maladie. Pauvres, riches, noir, blanc etc… c’est pour les médias tout ça… L’individu est au centre de ce qu’il vit, c’est ma conviction :-). Je te remercie de ta proposition concernant le carnaval d’article sur le sujet à laquelle je me fais une joie de répondre positivement. A très vite https://positif-et-proactif.com
Thomas (https://positif-et-proactif.com)
Bonjour Thomas
Merci pour ton commentaire auquel j’adhère sans retenue.
Concernant le carnaval d’articles, je vais préparer sous peu un article de lancement. Tu le verras sûrement 😉
A très bientôt.
Je suis moi aussi d’accord, car je l’ai vécu de l’intérieur et lors de mes séances de chimio, au fil du temps je voyais les gens qui se battaient pour aller mieux et ceux qui avaient baissé les bras avant même de se battre, la guérison du cancer est avant tout un état d’esprit et naturellement le professionnalisme des personnels soignants.
Bonjour Christophe,
Juste coup de gueule je trouve. Toutes les ficelles sont bonnes à tirer pour certains marketeurs. De mon point de vue, tout ce qui nous arrive est là pour nous enseigner quelque chose. De ce fait, je pense aussi que le rapport à la maladie dépend de notre développement personnel, de ce que nous avons compris du message, de notre attitude individuelle. Les soins sont apportés par les médicaments, les soignants et toutes les interventions possible sur une maladie donnée mais la guérison ne dépend que de l’individu.
Je suis partante pour écire sur le sujet en mode festival des blogueurs !
Bonne journée 🙂
Isabelle.
Merci pour ton retour Isabelle.
Je suis presque d’accord avec toi concernant la guérison 🙂
De mon point de vue, c’est l’état d’esprit dans lequel évolue une personne face à sa maladie qui peut avoir une influence sur l’évolution ou l’involution de sa maladie. Cela en effet dépend de lui, de son parcours , de son positionnement face à ce qui lui arrive. Après, je considère plus ce facteur comme faisant parti d’un tout (les autres éléments que tu as cités) plutôt qu’un élément prioritaire.
Mais c’est peut-être ce que tu as voulu dire…
Merci pour ton intention pour le carnaval. je vais préparer un article de lancement et le proposerai dans les prochains jours.
A très vite
Buenas
Estuve leyendo tu artículo y hay cuantiosas cosas que no
conocía que me has enseñado, esta maravilloso..
te quería corresponder el periodo que dedicaste, con unas infinitas gracias, por instruir a personas como yo jejeje.
Besos, saludos
Bonjour Christophe,
Le sujet « cancer » et « santé » – que ce soit dans les milieux aisés ou précarisés – me touche, c’est évident.
D’emblée, je repense à ma propre généalogie où les cas de cancer étaient multiples.
Les avertissements des médecins allopathes comme autant d’épouvantails en face de moi : « Votre tante, votre grand-père paternel, votre…vous êtes un « cas » à « risques » n’ont guère eu de prise sur ma confiance en moi à propos de la gestion de mon équilibre. Fut-il à installer, revoir ou consolider.
J’ai juste décidé de ne pas transporter les mêmes valises que celles de mes aïeux.
Observation, bon sens : la maladie est un message du corps. Quel est le conflit à régler ? Le Dr Hammer a été emprisonné pour avoir oser énoncer son opinion sur le sujet suite au décès de son fils.
Je n’ai qu’une réponse : regardez la vidéo dans laquelle le Docteur Tal Schaller nous explique l’origine des maladies.
https://www.youtube.com/watch?v=8KcQrf9YZw8
Je vous envoie à tous mes voeux de pleine santé.
Luciana.
…Sorry pour les fautes !
Erratum : Hamer, au minimum, des guillemets manquants, pour ce que je trouve à la relecture. Sois indulgent stp Christophe.
Merci, merci, merci pour cet article ! je n’avais pas besoin d’une couche de stress en plus, voilà qui m’apporte une bouffee d’air certaine ! (l’effet epouvantail n’aide pas à se relaxer) Pour ce qui est des risques je fais au mieux compte tenu de mes conditions de vie et d’habitation, à part ma repugnance à sortir (je frise le syndrome de la cabane tant les finances m’ont limitée et après 2 confinements on redevient vite un ours) en dehors du fait que je marche beaucoup et fuir la vie sociale j’ai peu de comportements à risque du point de vue santé.
La notion de richesse est intéressante. Pour moi c’est davantage une question de liberté, de rapport de contrainte aspirations/possibilités et partant de qualité de vie sur l’essentiel, de possibilite de vivre selon ses valeurs qu’une pure question de finances. Je m’estimerais riche en habitant un logement dans lequel je me sentirais bien, inspirée, dans lequel il serait simple de s’installer à moindre frais et pratiquer les activité creatives qui me font me sentir vivante, au lieu de ramer dans une usine à gaz pour la moindre chose. Une bouffe simple et ok du point de vue santé, la possibilité de me déplacer, de faire reviser ma voiture au garage, le minimum pour ne pas avoir à rougir de mon apparence, et le reste serait superflu, pas besoin de restaus, villas, locations air bnb hors de prix, yachts et produits de luxe :D. Pour d’autres les criteres differeront. Plus le temps passe plus je realise que le logement est vraiment la base pour moi. Dans un lieu qui nous correspond on n’a vraiment besoin de presque rien, on, se ressource, on a un sommeil reparateur, on se concentre sur ses priorites au lieu d’etre vampirise et rincé par le quotidien. L’inverse de la richesse c’est la fatigue, celle que devaient ressentir Sisyphe et les Danaïdes.
D’où le stress, d’où le regain de motivation à lire votre article 😉