J’ai entendu un jour une jeune femme prononcer la phrase suivante: “Si j’étais quelqu’un d’autre, je crois que je serais ma meilleure amie”. A la première écoute, nous pourrions penser que cette personne est égocentrique et qu’elle perçoit le monde comme tournant autour d’elle. Pourtant, la connaissant depuis longtemps, je peux vous dire qu’elle ne mange pas de ce pain là et qu’elle fait preuve, au contraire, d’un altruisme à toute épreuve. Le constat qui a motivé cette croyance ressource est qu’elle s’accepte tel qu’elle est.
Brochette de défauts
Trop gros, trop maigre, pas assez grand, un peu trop petit, timide, grande gueule, impulsif, timoré, il existe pléthore de qualificatifs pouvant s’apparenter à des défauts. Défauts qui, très souvent, sont associés à l’identité d’une personne. Tu ES timide, tu ES impulsif, tu ES trop grand, etc. Or, je ne le répéterai jamais assez dans les pages de ce blog, un être humain EST bien plus que certains traits de sa personnalité ou de son physique. Rien que l’action de passer du verbe être au verbe avoir change la perception que nous avons de nous-mêmes.
Exemple: Vous avez toujours entendu que vous ÊTIEZ timide (le pire étant de rendre nominatif un adjectif: vous ÊTES UN(E) timide). En partant du présupposé précédent que vous ÊTES bien plus que cela, que diriez-vous d’envisager les choses sous un autre angle? Et si vous AVIEZ simplement une partie de vous qui A un comportement timide et qui A certaines difficultés à créer des relations?
Je pense que, dans ce contexte de relation à soi, il serait plus simple de se débarrasser de quelque chose que l’on a (ou obtenir quelque chose que l’on n’a pas), plutôt que de tenter d’être ceci ou ne pas être cela (Shakespeare, sort de ce corps 🙂 )
La comparaison
Un autre grand pourfendeur de l’acceptation de soi est l’idée de comparaison. Celle que nous faisons de façon inconsciente avec la réussite des autres, leur bonheur, leur maison, leur voiture, leurs vêtements, leur femme, leur mari, leurs enfants, bref leur vie. Il faut avouer que l’époque actuelle ne nous facilite pas la tâche. Cette quête de réussite, de performance, du beau, du « toujours mieux » est largement relayée par tous les supports médiatiques, boite à décérébrer en premier.
Comme je le disais dans le billet consacré au top dix des croyances limitantes sur l’Autre, l’herbe est toujours plus verte chez le voisin.
Se comparer revient, par définition, à mettre en balance tout ou partie de soi avec tout ou partie de l’Autre suivant des critères issus de notre seule subjectivité. Dès cet instant le résultat est caduque. En effet, nous ne pouvons pas être juge et partie. Il y a comme qui dirait “conflit d’intérêt”.
L’estime de soi
La notion d’estime de soi est intimement liée à celle de l’acceptation de soi. Il est en effet plus facile de commencer à s’accepter tel que nous sommes du moment où nous avons une opinion favorable de nous-mêmes.
L’estime de soi est un socle sur lequel repose la confiance en soi. Si le socle est solide, les aléas de la confiance seront bien supportés. S’il est fragile ou bancal, il sera plus compliqué de rétablir un équilibre quand la confiance fera défaut.
S’accepter tel que nous sommes relève du même principe. C’est pour cela qu’un des premiers pas pour s’engager dans l’acceptation de soi est de commencer par s’aimer un peu. Et il n’y a rien de narcissique là-dedans 😉
Concernant l’estime de soi, le regard des parents joue un rôle majeur dans son développement. Le regard des autres enfants ou ados l’est aussi dans une autre mesure. Période sensible qu’est celle de l’adolescence où le jeune contient en lui une forte zone de turbulence entre deux systèmes radicalement différents: la sortie de son enfance et l’entrée dans l’âge adulte. Ce champ de bataille interne le rend sensible aux regards des autres. Cette période est un tournant majeur sur le chemin de l’acceptation de soi.
Quelques pistes à explorer
Pour débuter sur le chemin de l’acceptation de soi, je vous propose ces quelques pistes à explorer selon votre rythme:
- Identifier vos points forts. Quels sont le ou les domaines dans le(s)quel(s) vous vous sentez “à l’aise”, dont on dit de vous que vous avez du talent.
- Chercher résolument l’autre versant d’une difficulté rencontrée. En prenant un peu de recul sur ladite situation, que peut-elle vous apprendre, sur vous-même, sur votre fonctionnement, sur vos relations, sur le système que vous formez avec cette situation, etc.?
- Allez faire un tour du côté de l’enfant qui existe toujours en vous. Pour cela, l’idéal étant un accompagnement psycho-thérapeutique.
- Trouver des moments pour être avec soi-même et se faire plaisir tant au niveau de la tête que du corps. Se faire un ciné en solo, prendre rendez-vous pour des soins corporels, faire du shopping, aller courir,
- Faire un point sur ses valeurs, les mettre au premier plan de sa feuille de route et suivre le cap. Une fois aligné avec ses valeurs, les actions entreprises seront ainsi plus faciles à mener et le sentiment d’être en accord avec soi-même facilite l’acceptation de soi.
- Être à l’écoute des compliments qui nous sont faits et les accepter pour ce qu’ils sont. En acceptant une reconnaissance extérieure, nous faisons un pas vers l’acceptation intérieure.
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Bonjour
Autre suggestion de piste à explorer :
Travailler sur sa propre vision, sur ce qui fait sens pour soi et sur ce que nous pourrions obtenir « si nous étions la personne que nous rêvions d’être » …
C’est un moyen radical pour s’apercevoir que l’écart n’est probablement pas si grand et donc de mettre en place un plan d’actions concret qui intègre la valorisation probable de ce qui pouvait être pris comme des défauts !
Eric de Pommereau
Bien vu Eric. Merci pour cet apport qui enrichit le contenu de cet article.
Nous pouvons aussi appliquer aux autres tout ce que l’on s’inflige à soi même ( brochette de défauts, comparaison) et du coup nous nous apercevons que nous sommes aussi de belles personnes à aimer.
Bien dit Laurence 🙂