Dans la série des petites habitudes de communication néfastes pour la qualité relationnelle (et qui ont tendance à m’agacer à minima ), je demande la coupure de parole. J’ai assisté la semaine dernière à un déjeuner classique de réseautage professionnel où les participants étaient assis autour d’une table ronde et se présentaient à tour de rôle pendant la durée du repas. Je vous le donne en mille, qui était à ma table? Le ninja de la conversation, le samouraï de la communication, l’indien Jivaro du dialogue, je veux bien entendu parler… du coupeur de parole.
Voici le tableau
Dès qu’une personne se présentait et parlait de son activité, le coupeur de parole (appelons-le au hasard Gillette mac Comm 🙂 ) ne laissait pas terminer la phrase de l’interlocuteur et enchaînait directement sur une des idées qui lui venait spontanément, sans prendre la moindre mesure de ce que ce comportement générait chez l’autre.
Étant observateur de cet échange aussi fluide que la circulation sur autoroute le dernier Samedi du mois de Juillet, je constatais l’état de malaise grandissant chez celui qui tentait de se présenter. Moi-même, je ressentais un mélange bouillonnant de colère vis-vis de Gillette mac Comm ainsi que de frustration et de gêne pour son interlocuteur . Ce dernier ne tarda pas à élever mécaniquement le ton de sa voix afin de prendre un hypothétique ascendant sur l’expert de la découpe.
Peine perdue!! Gillette mac Comm sortit ses plus belles techniques de coupes, à faire pâlir Miyamoto Musashi (un des plus célèbre samouraïs de l’époque du XVII ème siècle) et reprit la parole à son compte.
Finalement, le pauvre bougre qui tentait en vain d’en placer une, vidé de son sang de mots et de phrases coupés, capitula en laissant l’espace de paroles à Gillette Mac Comm.
Que nous apprend cette expérience?
Couper la parole à quelqu’un qui s’exprime revient à l’interrompre dans le déroulement de sa réflexion et de sa pensée. C’est donc perdre une quantité incroyablement riche d’informations sur qui il est, ce qu’il fait, comment il fonctionne et ce qui l’anime.
C’est aussi générer chez lui un sentiment de frustration intense faisant rapidement place à de la colère. Et suivant la sensibilité du principal intéressé, il peut soit exploser et entrer dans un conflit ouvert avec son coupeur de parole, soit retourner sa colère contre lui et entrer dans une sorte de culpabilisation et de baisse de l’estime de soi pour ne pas avoir réussi à parler comme il le voulait. Dans les deux cas, la qualité relationnelle est largement compromise.
Dans les échanges quotidiens, que ce soit au travail, à la maison ou dans d’autres lieux qui nous place en contact avec nos semblables, je crois qu’une des principales clé de la qualité relationnelle est l’accueil de l’autre (j’ai écrit récemment là-dessus) et son écoute. Et à mon avis, il ne peut y avoir accueil et écoute si la parole d’un individu est coupée toutes les deux minutes pour y placer la notre.
Qui est Gillette mac Comm?
En fait, le coupeur de parole ne vous écoute que d’une oreille lointaine. La plupart de son attention est tournée sur lui-même et sur ses idées propres. Vos propos ne sont que l’objet sans consistance qui vient alimenter sa propre opinion et qu’il éructera (mot choisi) dès qu’il aura bouclé son monologue interne. Tout ceci bien sûr sans aucune considération du moment où vous en êtes dans votre récit.
J’imagine plusieurs facteurs liés à ce type de comportement et très souvent liés les uns aux autres. Je précise que ce ne sont que mes interprétations et non une réalité. Si d’ailleurs vous en voyez d’autres, partagez-les en commentaires pour enrichir l’article 😉
Alors, qu’est-ce qui fait que Gillette mac Comm coupe la parole?
- Un besoin de reconnaissance non satisfait?
- Un besoin de s’affirmer au détriment de l’autre?
- Un besoin d’occuper l’espace de l’autre et de la relation?
- Un besoin de garder un contrôle sur l’autre et sur la relation?
- Un besoin d’asseoir sa légitimité sur un sujet (qui n’a généralement rien à voir avec ce qui est dit)
- Une difficulté à faire le silence en lui et donc le vide pour accueillir les réflexions et pensées de l’autre?
- Une passion dévorante qui l’habite pour tous les sujets et débats en tout genre?
- Une mémoire à court terme défaillante qui l’empêche de se souvenir de ce qu’a dit la personne lorsqu’elle est arrivée au bout de sa réflexion 🙂 ?
Bref, que ce soit un besoin non satisfait, une difficulté ou une excitation, Gillette mac Comm pratique l’antithèse de l’écoute et de la qualité relationnelle.
Paroles de candidats
Il y a en revanche d’autres contextes plus précis dans lesquels ce type de comportement est employé volontairement (même si je ne le cautionne toujours pas.). Si vous regardez ou écoutez les débats qui foisonnent en ce moment à la télé ou à la radio avec nos politiques entre eux ou en interview avec des journalistes, la coupure de parole est devenue une institution.
Et l’effet pervers dans ce contexte est remarquable. En effet, les acteurs de ces évènements ont tellement été habitués à la coupure de parole, que désormais si celle-ci ne figure plus dans le champ de leur débat, ils en viennent à dérouler un monologue tellement long qu’il en devient incompréhensible. C’est à la limite de la diarrhée verbale (désolé pour l’image 🙂 )
Certains journalistes excellent dans cet art. Je pense notamment à Jean-Jacques Bourdin sur RMC et Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1. Ils parviennent à couper la parole de leurs invités à des moments très précis pour les faire bifurquer sur une autre idée ou remarque. C’est tout un art… et un métier.
Et pour vous?
Que vous ayez subi les assauts de Gillette mac Comm ou que vous vous reconnaissiez un peu en lui, j’espère que vous aurez, grâce à ces quelques lignes, un regard amusé et éclairé lorsque vous serez dans ce type de situation.
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
Remarquable descriptif de Gillette mac com,
je rajouterais qu’il me semble avoir repéré que la personne qui coupait la parole était habitée par des angoisses qu’elle ne peut ou ne veut pas regarder, une angoisse de mort ! si elle avait appris la respiration cela se produirait sans doute dans une proportion moindre, mais pour Gillette mac com la respiration ou le silence corresponde à la mort… insoutenable.
Bien vu votre observation pour les journalistes. l’auditeur pourrait éprouver le même malaise que vous à votre table. et si chacun de nous demandait au directeur des chaines un minimum de respect de l’auditeur, et que le contrat de lecture et d’interview soit justement celui de la non coupure de parole pour en favoriser la meilleure écoute et la meilleure compréhension des débats, après tout on paye un service public, nous serions en droit de demander ce minimum de respect de l’auditeur et de l’interviewé. Et pourquoi pas ne pas agir dès le début c’est à dire à l’école des journalistes.
Merci pour ce retour Serge.
Votre analyse est intéressante et apporte un éclairage complémentaire sur cet article, qui semble avoir inspiré plusieurs personnes.
les débats à la télé sont souvent coupé par d’autres personnes sur le plateau, il faudrait réduire le temps des personnes qui coupent la parole
Et pour aller plus loin …
Imaginons le gain (ou la perte en l’occurrence) qu’a pu obtenir M. Gillette mac Comm ?
Est-ce que son image auprès des participants a été durablement valorisée ?
Et si, un accompagnement permettait à ce participant de prendre de la hauteur, du recul pour se rendre compte par lui-même de ce qu’il pourrait gagner à changer d’attitude ?
Les alternatives possibles pourraient être :
– comment passer d’un contre-sens à une authenticité d’écoute créatrice de valeur ajoutée ?
– comment se mettre en harmonie avec soi-même et ses propres valeurs pour être dans le respect de l’autre et passer à un mode plus coopératif ?
– comment donner du sens à ses interventions et donc être en phase avec son objectif personnel d’une part et l’objectif collectif d’autre part ?
– etc…
Je vous laisse réfléchir à ce que la possibilité d’un changement de comportement peut apporter …
Eric de Pommereau
Coach
Eric,
Ton avis est comme toujours juste, mesuré et très pertinent. Merci de cet apport qui enrichi le sujet.
J’espère te voir bientôt.
Bonjour cher.e.s dialoguistes émérites . Connaissez vous la communication consciente? Celle dans lesquelles les échanges verbaux sont perçus comme des échanges enrichissants de toute part, que ce soit pour combler un manque de confiance en Soi, une excitation ou un égocentrisme démesuré ou pour affirmer sa propre parole, son avis bref, sa validation ou son objection.
Pour celui qui se perçoit coupé dans sa parole, qu’est ce qu’il lui empêche s’il respire, s’il fait preuve de courtoisie en usant lui aussi du fameux couteau et en demandant en toute simplicité une écoute silencieuse, non réactive et compréhensive, face à ses propres difficultés d’expression qui peuvent être manque de confiance en Soi, manque de matière dans sa réflexion etc, de se ressaisir de sa précieuse parole ou de reconnaître après avoir écouté brièvement le « coupeur » qu’il faisait fausse route, que la question posée était incomprise?
Aussi reconnaître qui nous sommes est avant tout une position sommes toutes respectable si toutefois cela est formulé dès le départ plutôt que de rentrer dans des discours stigmatisant, souvent surinterpreter avec des arguments psychologiques non compris.
Aussi Je vois un cas particulier au « coupage de parole » qui pour moi est le seul qui mérite un rappel ferme de la teneur de la discussion, c’est quand un interlocuteur se permet par flânerie de changer de sujet. En principe un individu courtois et conscient s’excusera de cette interruption (de pensées) car conscient que ce qu’il vient de dire est hors-sujet.
Bref entre paroles obsolètes ou brouillon et discours rhétorique le combat est inutile car les contextes sont différents. La plupart des discussion, échanges populaires, quotidiens sont une forme d’émulation douce où chacun peu parler en écoutant l’autre, en comprenant autrui.
Aussi je fais la distinction entre prendre la parole, couper la parole, et le simple « tout à fait d’accord » qui permet au discoureur de voir ceux qui suivent, en d’autre terme cette fameuse prise de parole constructive brève et artistique fait partie des outils de compréhension dans l’échange verbal et la communication consciente. Car de nombreux adepte de la Communication Non Violente s’insurge avec violence et de façon récurrente envers leur tortionnaire désigné par des codes moraux d’un autre temps. Chez les peuples racines les seuls moment de discussions où il est fait usage d »un bâton de parole (au moins c’est dit dès le début et bien compris) c’est quand il y a un conflit à gérer de façon collective et où chacun a le droit voir le devoir de faire une proposition à tour de rôle. Pour 95% des échanges restant, la communication est consciente, les individus centré en eux et au centre de la communauté. Voilà en sommes ma vision pour apporter une touche de légèreté dans ce stress perceptible face aux agresseurs/bourreaux qui permet aux victimes de nourrir leur déséquilibre.
Matthieu étiquetable coupeurs de paroles, qui cultive la pleine Conscience, l’Équanimité et l’impartialité avec lui-même et sa communauté de dialoguiste^^
Bonjour,Christophe,
Tu as suffisamment expliqué la chose mais je puis ajouter (répéter)ceci:
L’individu qui « s’amuse »à couper la parole aux gens se croit que,seul lui sait et que seul lui a raison.Ensuite,il se fiche éperdument des avis des autres.Il a,d’une part,le complexe de supériorité et,d’autre part,le complexe d’infériorité(pour lui,s’il ne prenait pas la parole,on croirait qu’il ne connaît rien…).Ensuite,il y a surtout la politesse.Couper la parole à quelqu’un c’est un acte de pure impolitesse.
A bientôt!
Merci Tahar pour ton apport, ainsi que pour ton assiduité sur le blog. C’est encourageant pour continuer à écrire.
Et oui, la politesse est une base dans les relations humaines.
Bonjour.
Voilà, je tiens à dire que couper la parole à quelqu un nest pas forcément signe d impolitesse quand on ne se rend pas compte. En effet c est mon cas.
Mallheureusement, cela m arrive à chaque fois que je suis en conversation avec quelqu un. Mon mari me le reproche souvent, ma soeur vient aussi de me le dire aujourd hui, au telephone, idem… Cela devient tres frustrant pour moi parce que comme je l ai dit plus haut, je ne me rend pas compte sur le fait. Et en y réfléchissant, je pense que je coupe la parole à mon interlocuteur parce que, en fait, j ai peur d ouvlier ce que j allais dire donc j enchaine… Quant pensez vous? Comment puis je yremédier? Merci de votre retour.
Bonjour Megdouda
En effet, parfois la peur d’oublier ce qu’on a à dire nous incite à couper la parole. L’idée serait plutôt de se concentrer sur ce que dit notre interlocuteur et donc de couper temporairement notre propre dialogue interne.
J’ai une personne qui est pareil comment réagir devant cette personne qui devient insupportable et très stressante et qui me donne l’impression de le faire exprès je pense
Merci pour votre message
Il n’y a pas de recette miracle. A mon sens, si la technique de la métacommunication ne fonctionne pas, il reste à lâcher prise et s’extraire de la situation.
Bien vu.
Mais bon, nous avons tous tendance à couper la parole et que celui qui n’a jamais fauté, etc, etc…
Quant aux journalistes Jivaro, ils ne peuvent proliférer que parce que leurs interlocuteurs acceptent de se laisser couper la parole.
Non qu’il faille couper en retour la parole au journaliste.
Mais on contraire calmer le jeu, en se taisant, puis en reprenant son propre fil, sans se laisser embarquer par ses questions.
Il faut être deux pour danser le tango : si l’on ne rentre pas dans ce jeu de ping pong, le journaliste trop castrateur (même s’il doit parvois bousculer les débiteurs de langue de bois) se rendra bien vite compte qu’il ne peut impunément vous interrompre à tout bout de champs. Sauf à avoir beaucoup de « blancs » à l’antenne, ce qu’il déteste par dessus tout !
Bonjour Gérard,
Merci pour ton commentaire. Et venant d’un spécialiste des médias, ton apport est d’autant plus pertinent.
L’expression que tu as employée « Il faut être deux pour danser le tango », m’a rappelé exactement le même raisonnement pour le triangle de Karpman où pour jouer un des rôles il fallait effectivement avoir un autre des rôles devant soi.
En bonne PNListe je cherche l’intention positive d’un tel comportement : je n’ai pas la réponse mais chacun peut trouver le bénéfice que cette personne souhaite en tirer.
Je fais le rapprochement avec le délayage conversationnel en « société » et en séance de coaching car dans nos séances, nous avons souvent à interrompre.
En tout cas, moi je le fais sans gène et je préviens dès la séance d’entretien préalable que cela sera le cas. Pourquoi ?
Parce que souvent j’ai remarqué que la personne souhaite faire diversion en parlant de tout autre chose, ou il délaye dans un flot de comparaisons, de témoignagnes, d’expériences ou alors il parasite son discours de justifications.
Tout ceci n’est que de l’enfumage pour éviter d’avoir à parler du vrai problème ou exprimer des vrais besoins.
Quoi de mieux que de parler, parler, parler pour faire obstacle à la vérité !
Je te rejoins en partie Géraldine, car dans le cadre du coaching il y a un objectif derrière l’interruption du flot de paroles du client.
Pour ma part, j’emploie plutôt la méthode Colombo 🙂 Je laisse filer la réflexion de mon client, mais écoute le deuxième niveau de son discours. Quand je repère un élément clé sur lequel je peux m’appuyer pour éclaircir une zone non explorée, je le garde au chaud et quand il est arrivé au bout de sa réflexion, je mets la lumière sur l’élément en question.
C’est un peu plus long, moins « punchy », mais ça me correspond bien. Après, tout dépend des clients.
J’adore ! Ton article m’a permis de me remémorer certaines situations qui aujourd’hui me font bien rire!
De ces situations j’essaie d’en faire un terrain d’expériences où je vais tenter d’utiliser différentes manières de communiquer pour obtenir une « qualité relationnelle » même un court instant. En fait, ce fonctionnement est très égoïste, il me permet d’éviter la colère et la frustration pour rester dans l’amusement et le défi d’atteindre un objectif minime soit-il !
Pour rebondir sur ce que l’on peut voir et entendre à la télé ou à la radio, je trouve cette manière d’interviewer inappropriée et abusive car elle ne respecte ni la personne interviewée ni les millions d’auditeurs qui aimeraient être informés et non pas « désinformés ». Je trouve qu’elle favorise la polémique alors que j’aimerais entendre un débat d’opinions. En quoi est-ce si difficile?
Belle journée printanière, Florence
Merci Florence de ton partage et de ton apport.
A très bientôt
Bon printemps à toi aussi.
Le bruit émotionnel. Remplir le vide.
Une seule question après un long silence que je pose à Madame Baggoo :
– de quoi as tu peur ?
Simple, court, débarrassé de toute emphase verbale.
Car pour changer de point de vue, encore faut-il être un tout petit peu déstabiliser.
Très joli Cora 🙂
Merci de ton partage.
Bonjour,
Gilette mac Comm, c’est moi. En tous cas, c’est ce que me disent mes proches. Je coupe la parole.
Pourtant je ne parle pas plus que les autres. Mais, c’est vrai, je coupe la parole.
Je coupe la parole quand je m’emporte face à l’incompréhension ou l’imbécilité de certains.
Cela m’exaspère aussi quand EUX s’écoutent parler et répètent 10 fois la même chose, plusieurs minutes durant, sans vouloir même accepter que quelqu’un n’intervienne et ne puisse qu’un instant faire douter du bien fondé de leur propos.
Je coupe la parole quand on me serine avec conviction des idées reçues qu’on refuse d’être remises en cause.
Je coupe la parole quand on agresse sans raison, quand on énonce avec force des « vérités » sans respect ni réflexion, sans penser qu’on pourrait blesser quelqu’un. Je coupe les paroles méchantes, les paroles injustes ou subjectives. Parce que ma subjectivité à moi est sans doute aussi objective que celle des « fâcheux » à qui je coupe la parole.
Je coupe la parole EXPRES à tous ceux qui tiennent le crachoir de la conversation uniquement pour le plaisir de parler. Et parfois, on me dit merci!
Oui, je coupe la parole, et j’en suis fière. Oui, je coupe la parole, lorsque je suis lassée d’entendre tous ceux qui n’aiment rien d’autre que de s’écouter eux-mêmes! Je coupe la parole à ceux qui n’ont rien à dire, qui parlent pour ne rien dire. Parce que la répétition de bêtises, c’est fatiguant.
Je n’écoute pas d’une oreille lointaine, je suis attentive, et je ne pense pas que les propos de l’autre soient sans consistance. Si tel était le cas, je ne lui couperais pas la parole! Je n’écouterais simplement pas!Je coupe la parole lorsque je me sens impliquée dans une conversation…ou un monologue…!!!
Mais c’est vrai aussi que ma mémoire défaillante m’empêche peut-être de me souvenir de ce qu’a dit la personne lorsqu’elle est arrivée au bout de sa réflexion.
Mea culpa, je lui coupe la parole après 5 minutes de monologue, parce que je suis la seule personne qui l’écoute encore..!
Bonsoir Muriel
Merci pour ce témoignage… engagé 🙂
Vous feriez une journaliste très efficace.
A bientôt.
MURIEL j’adore votre commentaire et je le rejoins entièrement. Effectivement, comme je le dis aussi dans mon propre commentaire, lorsque l’on est face à un monologue ou des propos qui nous font réagir, dur de ne pas couper la parole !!!!
Je suis d’accord avec l’article plein de bon sens. Mais aussi avec Muriel qui souligne qu’il y a des exceptions qui confirment la règle…
Tout d’abord, j’aime particulièrement votre blog et les commentaires toujours respectueux et intéressants.
Pour ma part, je rejoins Gérard lorsqu’il écrit que le fait de couper la parole, nous l’avons tous fait un jour ou l’autre. J’avoue avoir recours à cette « méthode » très impolie et particulièrement frustrante lorsque je me retrouve face à des personnes qui ont un débit de parole assez impressionnant et qui voudraient ne parler que d’eux (et parler pour deux….)et surtout qui nous entraînent sur un long monologue interminable où on ne peut en placer une… Ce genre de personnes n’aiment pas que l’on dévie du sujet principal (c’est-à-dire LEUR PETITE PERSONNE) et on passe très vite pour quelqu’un d’arrogant et égoïste si on ose les interrompre cinq pauvres minutes pour leur rappeler qu’un DIALOGUE c’est aussi écouter et laisser parler l’autre… Beaucoup de gens aiment les relations « psy » (Expression assez grossière pour évoquer un simple monologue où on se tait et on écoute….) mais ce n’est pas si facile d’adopter constamment un comportement respectueux même si on tient sincèrement à la personne en face. Je voudrais ajouter qu’on ne le fais pas toujours exprès, et encore moins pour manquer intentionnellement de respect. Néanmoins, je rejoins totalement votre article où il est question de savoir écouter pour mieux instaurer des relations saines dès le départ. Je pense que vous êtes doté d’une certaine sagesse et d’une grande patience que l’on n’a pas tous forcément, car comme dans le cas de figure que j’ai énoncé, ce n’est pas toujours évident d’adopter une attitude adéquate…
Bien à vous
LAURE
Merci Laure pour votre retour très positif.
Au-delà de la justesse de vos propos, je suis content de voir que ce sujet suscite du débat. Merci à vous et à Muriel de partager vos points de vue sur ce thème.
Votre commentaire m’a d’ailleurs inspiré un prochain billet précisément sur le thème que j’ai baptisé le tsunami verbal 😉
A bientôt.
Merci pour votre article, cela m’a rappelé une situation qui avec du recul pourrait figurer dans un film comique. Un nouveau chef de projet est embauché, première réunion. Dés que je prenais la parole, j’avais le temps de dire 1/2 phrases et hop il me coupait la parole, quand il comprenait où j’allais en venir d’une voix sombre avec un volume sonore exagérément élevé.
Exemple :
Le PDG, vers moi : « Quel est votre avis sur le projet… »
Moi : « Je pense qu’il faudrait changer de point de vue, et se placer davantage sur les tes.. » (Coupé)
Lui : « LES TESTS UNITAIRES SONT UN ELEMENT ESSENTIEL … » etc…. et blabla interrompu de généralités…
J’attend qu’il termine puis :
Moi (un peu pincé) : « Bon, pour en revenir au projet, dans ce cas les tests d’intég.. » (coupé)
Lui : « INTEGRATION AURAIENT DU ETRE APPROFONDIS, CES TESTS… » etc…
Moi : (tentative de coupe) « Je peux finir au moins une phrase..??? . »
Lui ; (n’en tenant absolument pas compte) « JE VAIS APPORTER DE NOUVELLE METHODES.. »
Le PDF et l’équipe de direction happés, voire hypnotisés par ce volume sonore…
On se sent alors effectivement particulièrement frustré…
… On sort de réunion, on se retrouve tous les deux devant la machine à café :
Moi : « Ce serait bien pour une prochaine réunion que tu me laisses finir mes phrases »
Lui : ‘Ha ? », regard amusé, sourire en coin prend son café et sort de la petite salle..
Changement de stratégie à la réunion suivante, c’était vital : le soir je ruminais ce que j’aurait pu dire, pu faire…: conclusion je me dis que je ne vais plus m’arrêter de parler (pdt mon temps de parole du moins :)).
Résultat : nous nous sommes retrouvés tous les deux à parler fort en même temps… une vraie bodega à l’heure de l’apéro… certains le suivaient d’autres me suivaient… et personne ne comprenait rien, y compris le pdg un peu géné « Bon, bon s’il vous plait… S’IL VOUS PLAIT », mais le collègue n’en démordait pas et moi je ne lachais rien… on se regardait et on blablatait sans se lâcher des yeux… un vrai combat.
…On sort de réunion, il vient à ma rencontre transformé et amical sur un sujet futile (que j’ai oublié depuis : foot, série…), le lendemain il tente de m’offrir un café…
Résultat : j’ai eu la chance qu’il fasse la même chose à d’autres réunions auxquelles je ne participais pas (odieux et méprisant avec ses équipes)… et il ne termina pas sa période d’essai…
J’ai depuis de la compassion pour les gens qui ont à faire au quotidien à des choses pareilles
Bien vu.
On a tous vécu ça (parfois, c’est nous qui coupons la parole, mais là, on est moins sourcilleux ; c’est humain…)
Mais quand même ! Ce monsieur semble particulièrement bavard et surtout, il semble consicent qu’il coupe la parole.
Une suggestion.
Vous lui avez dit : « Ce serait bien pour une prochaine réunion que tu me laisses finir mes phrases »
Essayez le « je » à la place du « tu », du style :
« quand « tu » m’empêches de finir mes phrases, ça « me » gêne, perturbe, met mal à l’aise… » ou toute autre forme de formulation.
Vous ne l’accusez plus (ce qui revient à mettre un euro dans le bastringue – et c’est ce qui s’est passé avec ce réglement de compte à OK coral, lors de la réunion suivante) mais vous exprimez votre ressenti, qui a l’avantage d’être inconstestable, quoiqu’il dise.
Cordialement
Merci pour l’information, je comprend l’intérêt d’une formulation dans ce sens.
J’ai eu l’impression qu’il s’agissait de sa part d’une stratégie – ou technique – pour s’imposer. Comme en toute chose on peut sortir qq chose de positif, cette frustration m’a également permis d’améliorer dans les réunions que j’anime l’importance de l’écoute – et de couper toute personne qui « vole » la parole 🙂
Merci.
Cordialement,
Merci Yous pour ce témoignage qui donne une nouvelle perspective du sujet.
La remarque de Gérard est très pertinente. Ce processus est issu de la Communication Non Violente (CNV pour les intimes 🙂 ), qui est une approche intéressante dans les rapports humains.
A bientôt
Merci à tous les deux pour vous remarques sur le « tu » et le « je »
vous dites :
« J’ai eu l’impression qu’il s’agissait de sa part d’une stratégie – ou technique – pour s’imposer »
Effectivement, ça y ressemble, mais si c’est le cas, ce monsieur est en déficit d’estime de lui. Car sinon, il ne passerait pas par ce stratagène pour « s’imposer ». Il s’imposerait, de lui-même, par sa présence, son charisme, ses idées, son écoute, son calme, sa sérénité, etc…
Il coupe la parole pour s’imposer, oubliant qui :
« Qui se pose, s’impose » 😉
Elkabbach sur Europe1, c’est à gifler ! Quand l’interlocuteur va accoucher dans la seconde d’une pensée complexe et intéressante, il se fait couper le sifflet comme un malpropre si Elkabach ne partage pas l’opinion d’icelui.
Alors je pense que dans le coupage de parole, il y a tout simplement un mépris de l’interlocuteur.
Mais aussi et c’est très juste parfois :
« Une mémoire à court terme défaillante qui l’empêche de se souvenir de ce qu’a dit la personne lorsqu’elle est arrivée au bout de sa réflexion »
Et ça c’est le mal de l’époque avec les technologies mobiles, la capacité à zapper l’info pour obtenir ce qu’on veut et surtout, l’impatience et une difficulté d’attention incroyable !
Parfois autour de la table, au bureau ou en famille, personne n’écoute personne et l’interlocuteur à qui on redonne la parole a oublié ce qu’il disait.
Inspirons-nous des lapons… !
Je suis tombée sur ce site suite à mes recherches sur les coupeurs de parole car je vis un véritable calvaire avec ma sœur qui radote à n’en plus finir et ne m’écoute pas une seule seconde. Donc, je voudrais bien savoir de quoi elle souffre exactement. Est-ce une maladie, de l’orgueil ou bien de l’impolitesse ?
Il m’est arrivé d’avoir des « monologues » pendant 3 heures avec elle au téléphone et quand on se voit c’est elle qui tient la conversation. Elle a eu de graves problèmes dans sa vie (deuils, licenciements…) mais à la réflexion elle a toujours fait ça. Il n’y en a que pour elle (égoïsme ?).
Elle détaille tout à n’en plus finir, me parle en long, en large et en travers de personnes que je ne connais pas. Et moi, je ne peux pas en placer une. Je fais : oui, ah bon ! Et comme si je n’avais pas compris elle me répète au moins dix fois la même chose.
Ça m’épuise au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer ! Lorsque c’est fini, j’ai l’impression d’avoir bu un tonneau d’alcool. Dernièrement, j’ai entrepris de parler en même temps qu’elle (pour voir si ça l’arrête). Même pas ! On parlait toutes les deux en même temps ! On pourrait en faire un sketch.
Lorsque la conversation est « enfin » terminée mon mari me demande ce qu’elle m’a dit et je suis incapable de faire la synthèse de ses élucubrations. J’avoue que je m’évade pour ne pas devenir dingue (j’arrive à faire autre chose comme regarder la télé ou faire des mots croisés pendant qu’elle cause, cause… !).
Elle fait ça avec tout le monde et personne n’ose lui dire qu’elle nous gonfle. La semaine dernière mon mari racontait une anecdote et elle lui a coupé la parole. Il lui a dit « laisse moi finir tu parleras après » mais en vain, elle avait mieux à dire. Il a pu terminer son histoire quand elle eut fini la sienne ! Il m’a dit qu’elle était très impolie et ça l’a fortement agacé.
J’avoue que je ne sais plus quoi faire et j’appréhende de lui téléphoner car je sais que je vais en prendre pour 2 heures minimum !
Quelle est la solution ? Je ne veux pas me disputer avec elle (elle est très susceptible). Mon entourage trouve que j’ai une patience incroyable et me donne des petites astuces comme dire que je n’ai plus de batterie ou que j’ai un double appel. Vous n’allez pas me croire mais une fois qu’on a été coupées elle m’a rappelée pour me dire : on en était où ? Et c’était reparti de plus belle !
Merci d’avoir pris le temps de me lire et si vous avez une gentille solution je suis preneuse.
Cordialement. Fanny
Ma pauvre Fanny,
c’est un vrai calvaire tout ça !
Alors je ne vais pas jouer les psy de service (que je ne suis pas) mais vous dire juste ce que m’inspire vos propos (tout ça avec bienveillance).
« Je ne veux pas me disputer avec elle (elle est très susceptible) »
En quoi le fait qu’elle soit susceptible vous empêche de vous disputer avec elle ? Je suppose que vous redoutez ses réactions ? Sinon, vous lui diriez franchement ce que vous ressentez, non ? Quitte à ce qu’elle se vexe, mais cela serait « son » problème, pas le votre.
Je crois déjà l’avoir dit ici (parfois je radote), il y a une expression anglaise que j’aime tout particulièrement :
Il faut être deux pour danser le tango.
Votre sœur peut parler parce que vous l’écoutez.
Si vous refusiez d’entrer dans ce jeu (refus de téléphoner, refus d’écouter, de rester dans la même pièce quand elle exagère, etc…) elle parlerait au mur, à son combiné téléphonique… ou peut-être même se tairait-elle.
Quelque chose me laisse supposer qu’elle parle même toute seule chez elle.
A-t-elle un mari ? Supporte-t-il tout ça ?
Enfin, tous les conseils du style : « je n’ai plus de batterie, j’ai un double appel… » peuvent servir à la rigueur une fois. Mais ce sont des pis-aller qui vous empêcheront d’affronter la réalité.
Ou plutôt d’affronter votre sœur (pas dans le sens d’un affrontement belliqueux, mais d’une confrontation d’adulte à adulte)
Quant vous étiez enfant, qui menait, qui parlait, qui imposait sa vision des choses, qui était conciliant, qui écoutait ?
On en est tous là. Notre enfance nous poursuit. Mais on progresse. Et c’est pas facile…… 🙂
Ah, une dernière chose que vous pourriez tenter (sans garantie)
Un jour où vous arriverez à en placer une, posez-lui la question suivante ( et commencez par une question pour l’appâter):
– j’aimerais avoir ton avis sur un truc ? (et ensuite surtout taisez-vous !)
Forcément, elle saisira cette occasion de parler et vous demandera :
-oui, quoi ?
– quand quelqu’un te parle et que tu as quelque chose de plus important à lui dire, est-ce que tu écoutes tout ce qu’il dit ou est-ce que tu penses déjà à ce que tu vas lui dire ?
Si elle avoue que c’est la dernière option qui prévaut, reformulez sa réponse :
– donc tu n’écoutes pas vraiment ce qu’il dit ?
Et assez vite, embrayez :
– et bien quand tu me parles, c’est la même chose
L’idéal serait qu’elle fasse elle-même le constat :
– tu ne m’écoutes pas !?!?
Sinon, faites-le :
– je ne t’écoute pas.
Si elle s’en offusque, vous pouvez lui faire remarquer :
– mais je fais comme toi !
A l’inverse, si elle vous dit :
– je l’écoute jusqu’au bout et je parle ensuite (ce qui, à vous lire, est faux)
Vous pouvez lui dire :
– ce n’est pas l’impression que j’ai quand je te parle (sans agressivité)
Elle argumentera, mais restez sur votre ressenti :
– ce n’est pas ce que je ressens, ce n’est pas l’impression ce que j’ai, etc…
Et à chaque fois qu’elle vous coupera la parole, vous pourrez lui remémorer ce dialogue, d’un simple :
– ah, tu ne m’écoutes plus !!!!
Bon, sur le papier ça marche.
Vous me direz !
Merci Gérard d’avoir pris le temps de me lire et de votre diligence à me répondre.
Il est vrai que je redoute ses réactions car c’est une personne très fragile suite à la perte de sa fille et à la maladie de son compagnon qui est au stade final et ce n’est pas le moment de la peiner.
Mais, comme je le disais elle a toujours fait ça même quand on était enfants. Il n’y en a toujours eu que pour elle (la plus belle, la plus intelligente…). Est-ce de l’orgueil ou un fort sentiment d’infériorité ?
Une petite citation me vient à l’esprit : « l’intelligence c’est comme la confiture ; moins on n’en a plus on l’étale. »
Veuillez m’excuser, vous n’êtes pas psy (tout comme moi d’ailleurs). Mais, je me demande, justement, si les gens qui parlent sans arrêt d’eux ne devraient pas en consulter un ?
En outre, il est vrai que je suis une véritable éponge, sans arrêt dans l’empathie, et que j’ai un « don » pour attirer les « tsunamis verbaux ».
Avant de reprendre mes études, j’ai passé des tests analysés par un homme féru de PNL. Résultat : je suis beaucoup trop humaine (la courbe frôlait les 100 %)et que c’est un défaut ! Il fallait que j’apprenne à être un « peu » égoïste.
Vous avez bien trouvé le point de départ : l’enfance. Étant l’aînée de 4 enfants j’ai été plus souvent qu’à mon tour une « petite maman » pour tout ce petit monde.
Ce dont je souffre le plus c’est que, moi aussi, j’ai beaucoup de choses « intéressantes » à dire et que, pour ce faire, je me réfugie dans l’écriture !
Bon, je ne vais pas m’y mettre à mon tour à vous raconter tous mes « petits tracas » !!!
Je vous remercie de tout cœur pour vos précieux conseils que je vais m’efforcer de mettre en pratique.
Bien cordialement.
Fanny
Merci Fanny de votre réponse.
Pensez à vous d’abord, puis aux autres.
Ça n’a rien d’égoïste !
C’est juste que ça marche mieux dans ce sens là…
Bon courage ;:)
Bonjour Fanny
Merci pour votre témoignage qui montre bien votre agacement.
Je ne rajouterai rien de plus que Gérard qui a bien fait le tour de la question.
Par ailleurs, je vous invite à lire un autre billet de ce blog proche du sujet de votre témoignage : https://leblogdesrapportshumains.fr/tsunami-verbal/
Vous y trouverez peut-être d’autres pistes de réflexions.
A bientôt
Bonsoir Christophe,
J’espère que tu vas bien !
Mais mais mais … ce que tu m’a fait rire avec Gillette mac Comm. Sauf qu’en réalité, cela n’a rien de drôle. J’en connais quelque chose avec un membre de ma famille. Il est à lui tout seul un vrai Gillette mac Comm, impossible d’en placer une quand il commence.
Difficile dans ces conditions d’exprimer ce que j’ai à dire. De plus, ses multiples interruptions dans nos conversations (si on peut encore appeler ça des conversations) me vident complètement de mon énergie!
Concernant les facteurs liés à ce type de comportement, j’en ai énoncé quelques autres dans mon dernier article « Couper la parole à quelqu’un : impolitesse ou manque d’assurance ? » sous la question « Qu’est-ce qui nous pousse à couper la parole de notre interlocuteur ? »
Je mets l’adresse de l’article ici, ce sera plus simple que de tout copier-coller
http://universe-of-attraction.blogspot.com/2014/07/couper-la-parole-impolitesse-ou-manque-assurance.html
Je pense qu’on a tous une bonne raison à un moment ou un autre de vouloir couper la parole à son interlocuteur. En revanche, lorsque cela devient récurrent, c’est très désagréable pour celui qui le subit. Ce comportement amène d’ailleurs souvent à prendre de la distance avec la personne en question.
Bonne soirée à toi.
A bientôt,
Alexandra
Bonjour Alexandra,
Je viens de consulter votr lien et peut-être pourriez-vous penser au facteur de la maladie psychiatrique telle que la mégalomanie.
Après avoir consulté de nombreux sites pour savoir de quoi souffrait ma soeur, j’en suis arrivée à la conclusion que, peut-être, elle est atteinte de cette pathologie. (voir mes questionnements ci-dessus)
Les conseils de ce site sont pertinents pour des personnes qui ont à faire à des coupeurs de parole « courants » mais dans mon cas ce harcèlement quotidien commençait à me perturber gravement. Les personnes atteintes d’une forme grave de mégalomanie (maladie invisible) entraînent avec eux leurs interlocuteurs et dans ce cas il faut vite prendre nos jambes à nos cous pour ne pas sombrer avec eux. Nous ne sommes pas des psy corvéables à merci !
Gérard a raison et grâce à lui je ne culpabilise pas du clash qui s’est produit d’une façon déconcertante. Paradoxalement, je suis soulagée, libérée, zen. Après avoir joué à la psy de service pendant des années et des années, ma soeur m’a asséné que j’était une sans coeur (ça fait super plaisir à entendre !) le jour où je n’ai pas pu me libérer pour me rendre au chevet de son compagnon, et cerise sur le gâteau ne m’a pas avertie de son décès !
Protégeons-nous au maximum de tous ces gens qui ont le chique de nous mettre plus bas que terre tant leur science est infuse (ils ont tout vu, tout fait, sont les plus beaux, les plus intelligents…)!
Je vous remercie de l’attention que vous porterez à mon témoignage.
Bien cordialement.
Fanny
Félicitations pour votre courage.
Car il en faut toujours pour ce genre de changement de comportement.
« Paradoxalement, je suis soulagée, libérée, zen ».
Non, non, ce n’est pas paradoxale.
Encore bravo.
Très bonne analyse.
j’ajouterai aussi que trop souvent ces individus sont à court d’idées et se croient intelligents de comprendre vite l’idée pour couper la parole et terminer l’idée comme si c’était la sienne alors que trop souvent l’idée du premier interlocuteur s’avère complétement différente, plus intéressante et bêtement perdue.
Bonjour. Déjà je tiens à vous féliciter pour la qualité de votre analyse et à tout les commentaires riches en information. Ça m’a beaucoup éclairé et je tiens à vous faire par de ma malheureuse expérience. J’ai 24 ans et mon voisin en a 10 de plus, il est a noter qu’il en pince un peu pour moi et ce, au détriment de mon compagnon. Ce Monsieur nous parle TOUT LE TEMPS, me raconte 5000 fois la même chose (il continue jusqu’au bout même si je lui raconte son histoire), et il a cette sale habitude de nous couper la parole au point où mon compagnon et moi même sommes étonnés de voir qu’on se sent gêné de demander à l’un ou à l’autre si on veut aller aux toilettes ou boire un verre d’eau. C’est d’une frustration… Mon compagnon ne peut même pas parler car il se fait éjecter verbalement. Ça me blesse de le sentir aussi effacé. Pour ma petite analyse, ce voisin nuisible (car en plus il m’espionne par la fenêtre) est un fils unique, élevé par une mère seule, et il est extrêmement capricieux, malpoli, égoïste, jaloux, froid et d’une lâcheté… Comme un gamin qui est le centre d’intérêt. En tout cas pour l’avoir supporté pendant 1 an, là je dis non merci et je l’ignore. C’est quand même pas croyable de voir qu’on essaye de lier un contact avec des personnes qui vous estime autant qu’une crotte de chien.
Merci de m’avoir lu. J’essaye de synthétiser au maximum mais ce n’est pas évident. En tout cas chaque personne est différente et il faut savoir s’adapter.
Un ami me parle tout le temps et quand je parle il parle en même temps que moi. C’est une conversation à sens unique. Je lui dit de m’écouter et je ne l’écoute plus à mon tour (étant donné qu’il s’est donné le droit de ne pas considérer ma parole). Des fois ça fonctionne et il me dit : oui qu’est-ce que tu veux dire ?
Alors je parle, mais ça ne dure pas longtemps : le manège se répète.
cas de conversation :
Je viens de me séparer de mon ex il y a 2 semaines. Mon ami me parle souvent d’elle, pas pour que je reprenne avec, mais pour que je ne reprenne pas avec. Par contre, quand il décide de m’appeler et de parler de mon ex et que je lui ai dit il y a 10 minutes : J’essaie de l’oublier, merci de ne pas m’en parler, il ne comprends pas et continue d’en parler ! Il ose même me rappeler après 5 minutes pour m’en reparler.Il essaie de m’aider, mais il parle continuellement de mes ex et il coupe toujours la parole.
Faible estime de soi ?
Projection de ses problèmes personnels ?
Qui sait !
Merci
Bonjour Jean
Merci pour votre partage
En effet, la communication semble être épique avec votre ami. Que vous reste-t-il à faire que vous n’ayez encore jamais fait ?
Bon courage…
Bonjour,
Je suis tombée sur votre blog très intéressant en cherchant « finir les phrases des autres », je crois que c’est une variante de Gilette.
Je suis un peu Gilettante sur les bords, quoique l’exemple de Gilette est vraiment extrême.
Paradoxalement,on peut aussi couper la parole par « respect » de l’interlocuteur.Il vaut mieux couper la parole et rester dans l’échange que décrocher et s’isoler mentalement en acquiesçant poliment, comble de l’irrespect.
Quand je coupe la parole, c’est que la personne est trop lente dans son développement et que je ne peux plus écouter sans m’agacer de cette lenteur.Par exemple l’interlocuteur va dire « j’ai mangé quelque chose de rond, sucré avec une pointe d’acidité, à la fois solide et juteux, qui pousse dans un verger, qui peut être rouge, vert, jaune ou dégradé, dont on peut faire du jus ou du cidre et… »
Je coupe la personne à « verger »: « oui tu as mangé une pomme ».
J’ai assez d’informations pour comprendre que c’est une pomme, je ne laisse pas la personne développer pour rien la pomme dans tous ses états.
Est-ce respectueux que de laisser la personne parler dans le vide 1/4 d’heure pour ne pas l’interrompre, tout en pensant très fort « allez abrège!!! »? Je pense que c’est plus respectueux de l’interrompre dans son développement pour qu’elle puisse enfin dire le pourquoi de la conversation, à savoir qu’elle a perdu une couronne en mangeant une pomme.C’est à ce stade que je pourrai lui donner le numéro de mon dentiste si elle en a besoin, pas avant.
Il y a des Gilette, mais aussi de grands spécialistes du « cerebralnapping » qui sont beaucoup plus rasoir.
Des spécialistes des pauses, des « comment dirais-je? », de la logorrhée stérile dont il me semble que le seul but est d’avoir la satisfaction (narcissique?) de capter l’attention de l’autre, de posséder son écoute, le plus longtemps possible.
Les personnes réagissent différemment face à une interruption. J’ai deux amies qui ont énormément besoin d’écoute, de s’épancher sur leurs soucis et qui monopolisent systématiquement la prise de parole.
Je le comprends, elles sont en souffrance donc j’écoute, mais je coupe pour aller au but quand j’ai compris ou elles voulaient en venir.
L’une d’elles me dit « j’adore parler avec toi parce que tu comprends tout de suite » si je la coupe, l’autre me hurle dessus de la laisser parler.La première est toujours une amie, j’ai rayé la seconde de ma vie, je ne suis ni psychanalyste ni une boite vocale et je n’ai pas à tolérer ce type de relations à sens unique.
L’exemple de Gilette n’est pas représentatif de ce que je souhaite exprimer sur les coupeurs de parole (tête à claques!laisse les gens se présenter)qui peuvent être bienveillants.
On peut couper la parole justement parce qu’on écoute et entend profondément la personne et qu’à la différence des personnes qui écoutent superficiellement, on souhaite que la conversation aille plus loin, dépasser le stade des « faits » pour aller dans l’analyse et l’échange constructif.
On plaint les victimes de Gilette, mais pas assez les Gilette je trouve, qui peuvent souffrir bien plus en subissant une conversation stérile que ne souffre la personne qui se fait interrompre, qui sera juste blessée dans son égo si elle ne comprend pas la pertinence de l’interruption.
Ann du CDG (collectif de défense des gilettants)
ps: désolée pour le pavé
Bonjour Ann
Quelle extraordinaire plaidoirie !! Vous m’avez convaincu et je vous remercie de donner un point de vue aussi pertinemment argumenté sur le côté face de la coupure de parole.
(J’ai essayé d’aller droit au but… 😉 )
Merci à vous,je m’en vais de ce pas inscrire le « Collectif de défense des Gilettants » au journal officiel alors ^^.
Les coupures de paroles « bienveillantes » et les gens qui les prennent mal je pense que c’est du à une différence fondamentale de fonctionnement.
Il y a des personnes qui sont dans les émotions, qui ont besoin de développer des faits, les répéter, pour les intégrer puis les analyser, et des personnes analytiques qui passent directement de A à Z alors que la personne en face a viscéralement besoin d’égrener tout l’alphabet.Mais l’analytique a viscéralement besoin de passer à l’analyse et ne supportera pas d’écouter patiemment tout l’alphabet avant d’y arriver et lui coupera la parole pour dire Z.
Du coup il prive l’émotionnel de sa réflexion (pas sympa!)en pensant lui rendre service en lui servant sur un plateau,et l’émotionnel peut à juste titre se sentir floué.
Mais l’analytique a déjà dépassé son seuil de tolérance quand il coupe la parole,il ne peut pas faire autrement.
Je crois que dans certaines coupures de parole, il s’agit uniquement de ça.
Compliqués les zumains!
Votre analyse est pertinente et me rappelle l’une des dimensions du MBTI où les polarités « Feeling » et « Thinking » se confrontent parfois.
Je crois que vous avez raison pour la contextualisation des situations.
Par exemple, quand je suis avec un client, je suis dans un cadre où il est important pour lui d’élaborer un cheminement cognitif qui va lui permettre de trouver des options et pistes à explorer pour atteindre son objectif. Si je l’interromps dans ce cheminement en lui coupant la parole, je lui faits perdre le bénéfice du chemin qu’il a parcouru jusqu’alors. En revanche, quand j’observe que ce même client s’éloigne du chemin qu’il a lui-même emprunté au départ, je me permets de l’interrompre (stratégiquement) pour le ramener sur le sujet de son élaboration. D’où l’importance d’une écoute à plusieurs niveaux pour éviter d’être « embarqué » dans des discours-fleuves.
Encore merci Ann pour cet échange qui apporte du corps à l’article sur les coupeurs de paroles 🙂
Vraiment merci à vous!
je suis passée par hasard en me cherchant(oui,encore et toujours!), me trouvant parmi les hasards de google dans votre post sur « gilette » (la pauvre si elle savait!)!
tant mieux si j’ai pu vous aider à voir une certaine face des coupeurs de parole.
mais je réitère, merci à vous!j’ai pu avancer et me comprendre grâce à votre article!
je suis infp-t selon le site gratos pas representatif^^,je ne savais pas à quoi vous faisiez reference,,je ne serais pas sur votre site si je ne cherchais pas à me COMPRENDRE pour ameliorer mon contact avec les zetrumains.
merci à vous
j’ai l’impression d’être dans les 2 camps. J’ai l’impression d’être constamment interrompu quant je parle mais parfois j’interromps aussi les gens. Pas besoin de me le dire les deux sont liées.
Bonjour ! Bon je veux savoir une reponse sur cette question
Comment prendre la parole d’un interlocuteur qui ne veut pas les céder sans interrompre
Bonjour à tous,
Comme mentionné dans l’article, il y a plusieurs type de coupeurs de parole.
Il n’est pas bon de réduire cela à un simple « ils se moquent de l’avis des autres » comme beaucoup de personnes ont tendance à le faire.
Une personne qui coupe la parole est souvent en cherche de reconnaissance, voire dans une démarche de recherche de l’approbation d’ autrui. Est-ce que cette personne prendrait la peine d’exprimer quoique ce soit si elle n’était pas dans un désir d’échange intense?
Il est possible aussi que cette personne soit très mal à l’aise dans un groupe, pour une raison ou une autre, et se mette à parler et couper la parole sans arrêt car elle est mise dans une situation de stress.
Il est souvent très instructif de discuter avec cette personne en étant seul à seul (par exemple pour un café), en sortant du « être sur ces gardes » et sa frustration pour entrer dans la compréhension. Ce serait aussi l’occasion de lui mentionner gentiement ce comportement qui vous frustre, et alors il se pourrait que cette personne essaie de se controler un peu en votre présence. Et, qui sait, vous pourriez peut-être même découvrir une bonne personne que vous apprécierez.
Excellente journée à tous
Voici plusieurs mois je suis suivi par un psycotherapeute qui m’aide suite au décès brutal de ma maman. Un jour elle m’a demandé d’où me venait ma colère et de chercher à savoir.
De temps à autre je réfléchissais à celà sans trouver de réponse. Puis quelque chose c’est imposé suite à 2 expériences qui m’ont apporté énormément de frustration. Quand ma belle fille vient me voir je discute avec elle et il arrive souvent qu’elle me coupe la conversation pour s’adresser à son mari ou sa fille pour une discussion qui ne permet pas la reprise du sujet. Celà me laisse très frustrée et je me disais qu’elle manque de respect ! et intérieurement je me sentais très en colère. Mais en cherchant plus loin, je me suis aperçu que si je voulais me faire respecter ou entendre il fallait que je crie entendez par là que je me fâche exemple : mon garagiste. Je lui demande de réparer un truc il me sort une liste sans fin alors que je viens pour une ampoule. J’ai toujours été très souvent en désaccord avec maman et là même chose c’est que je n’ai jamais réussi à me faire entendre et respecter, car pour moi la clé du problème est là !!! on n’arrive pas à se faire entendre et respecter et quand j’ai su celà j’ai cherché sur mon parcours de vie et chaque fois c’est çà qui est revenu. On ne me respect pas !!!!!!!!!!
PS : je voulais ajouter que ma belle fille qui est l’exemple typique du coupeur de parole, n’a aucune conversation et quand je l’interroge sur son travail comment vont ses parents…..etc elle ne parle pas ou peu et mon fils c’est la même chose. Alors j’essaie d’entamer un dialogue mais c’est peine perdue car j’en ressors toujours très frustré, aucune communication, aucun dialogue possible
Bonjour,
je trouve l’article très intéressant car je suis confronté à ça dans ma vie professionnelle et ça a des répercussions sur ma santé.
Je tenais également à vous présenter le coupeur de parole comme également une action de défense lorsque vous êtes attaqué.
En effet, je suis confronté à une hiérarchie qui n’écoute pas, ou du moins qui fait semblant et qui attend juste un signe que la phrase est sur le point de se terminer pour justement placer ses objectifs et propos. L’ennui c’est que c’est très frustrants pour plusieurs raisons que je vais évoquer :
– en nous coupant la parole on n’a pas le temps de terminer la réflexion qui démontre l’opportunité ou non d’une méthode de travail par exemple
– ça provoque en plus de la frustration une nécessité de couper à son tour la parole pour reprendre le fil de l’analyse précédemment interrompue pour justement tenter de faire comprendre où se situe le point précis du problème où quel est l’avantage de telle ou telle façon de faire
– ça provoque également l’inaudibilité du coupeur de parole
bref, plus personne n’écoute personne, et les tensions montent. Les opportunités disparaissent et les problèmes ne sont pas résolus.
une stratégie perdant perdant, qui coute cher à la sécurité sociale car cela provoque du stress qui peut entrainer des problèmes physiques qui ne sont pas du tout anodins (risques psychosociaux).
à ce jour je suis en conflit ouvert avec ma hiérarchie et ça va finir devant les tribunaux, et je suis conscient que tout ça à la base provient du manque d’écoute auquel j’ai malheureusement participé en me mettant sur la défensive et en coupant la parole à mon tour. Et oui, fait regrettable avec des conséquences assez graves au final malheureusement. Méthode que je ne recommande pas, car elle ne fonctionne pas du tout, ça empire les choses.
Bonjour,
Pour les « coupeurs » de paroles…peut-être s’intéresser aux symptômes du TDAH (oui, oui, chez les adultes aussi)…souffrir de ne pouvoir s’empêcher de parler, couper la parole…parce que 3000 idées en même temps et pas de mémoire, la seconde d’après c’est oublié…
Bonjour.
C’était super marrant la description de Gillette mac’com.
Ça m’a apaisé de vous lire. Au fait, après une cohabitation imposée par la détresse d’une personne qui vient de mon pays natal. J’ai remarqué que – malgré toutes ses superbes qualités humaines- c’est une sacré Gillette.
Malheureusement ou heureusement, j’ai vu que son mari est pareil. Il est dans un monologue perpétuel.
Revenant à madame:
J’ai constaté qu’il y a beaucoup de la fierté mal placée qui pousse la personne à vouloir montrer qu’elle sait… avant de se faire démasquer. Parce que c’est trop gênant pour elle qu’on la prenne pour une personne non branchée…
Aussi, l’excitation du fait de vouloir le dire en premier même en coupant l’herbe sous le pied de son interlocuteur qui s’apprêtait justement à le dire.
En fin, je pense que c’est un problème de culture. Dans certaines sociétés, si on s’impose pas en levant la voix ou couper la parole, on est des mauviettes.
Soit on est sauvage interprété comme fort. Soit l’inverse.
J’ai beaucoup apprécié cet éclairage et l’analyse que vous faites du coupeur de parole. J’aime bien l’idée de le « profiler ».
Victime hier d’une coupeuse de parole pendant tout un repas (et pourtant le cadre d’un restaurant étoilé Michelin, cadeau de Noël très précieux par rapport à notre niveau de vie), je ne cesse de m’interroger. Nous étions quatre : deux frères, deux belles-sœurs. Or il n’y a que ma parole qu’elle a systématiquement et méthodiquement coupée. J’étais d’autant plus surprise que c’est la première fois qu’elle agissait ainsi.
Mais c’est aussi la première fois que nous dînions seulement tous les quatre, et surtout fait important selon moi, la disposition de la table ronde a favorisé un face-à-face. Il n’existe pourtant aucune rivalité entre nous, nos échanges sont très cordiaux, sans chaleur excessive, et la famille est unie. Ce besoin de reprendre la parole, en la coupant de manière incisive et un peu péremptoire, correspondrait à une besoin de reconnaissance d’expertise sur le sujet qu’elle a longuement étiré (comme une résonance de son expérience professionnelle). Je l’ai mal vécu, comme un geste agressif et une remise en cause de ma propre pertinence sur le thème. Je l’ai laissée faire, ce qui n’est pas dans mon tempérament, parce que je ne voulais pas être maladroite à mon tour et gâcher un si beau cadre de soirée.
Merci pour cet article qui m’a apporté un peu de recul sur la situation.
Bonjour et merci pour votre témoignage venant une nouvelle fois illustrer le nombre conséquent de situations de ce genre. Ravi d’avoir pu contribuer à votre prise de recul 🙂