Nous voici de retour avec le dossier sur les gardiens du seuil. Nous avions fait connaissance la semaine dernière avec ceux qui représentent nos blocages, nos freins, nos doutes et nous empêchant de nous mettre en route vers notre objectif de vie. Nous avions vu que ces gardiens du seuil se nourrissent principalement de l’émotion “Peur” pour pouvoir fonctionner à plein régime. Enfin, nous avions commencé à décrire qui sont véritablement ces gardiens du seuil en commençant par les gardiens externes. Je vous propose aujourd’hui de faire un point sur vos gardiens internes; nettement plus sournois et plus puissants que les externes.
Les gardiens intérieurs
Les croyances
La première catégorie de gardiens intérieurs prend le profil des croyances. Croyances qualifiées ici de limitantes et que vous projetez sur vous, les autres ou le monde qui vous entoure.
Les croyances ont été régulièrement abordées dans les pages de ce blog, car elles constituent une pierre angulaire dans tout processus de changement ou d’évolution personnelle. Je vous invite donc à consulter les articles suivants pour en apprendre un peu plus sur ces piliers de notre fonctionnement d’être humain :
- Dossier sur les croyances (en trois parties)
- Croyances et changements
- Top 10 des croyances limitantes sur soi
- Top 10 des croyances limitantes sur l’autre (en deux parties)
- Il suffit d’y croire
En ce qui concerne la mise en action vers votre projet de vie, les gardiens de la catégorie croyances vous tiennent ce genre de discours saboteur au moment où vous vous apprêtez à franchir le seuil de votre aventure :
« Si tu ne parviens pas à réaliser ton projet, c’est parce qu’on ne te donne pas les moyens d’y arriver. »
« Les autres te jugeront toujours sur des détails; tu dois donc faire attention à tout, sinon ta réputation sera fichue et tu n’auras pas d’autre solution que de tout abandonner. »
« Avec tous les échecs que tu as déjà connus, cela ne sert à rien de tenter quelque chose de nouveau. Tu sais que ce sera un échec de plus. »
« Tu te dois de ne pas faire d’erreur et de suivre scrupuleusement les directions que tu te donnes. »
« Si tu te rates sur ce coup-là, abandonne tout de suite, car tu sais que tu n’y arriveras jamais. »
« Si tu réussis dans ton projet, tu cours le risque de voir les autres s’éloigner de toi. »
« Même si tu t’es bien préparé, un grain de sable peut enrayer tout le système. »
« Tu es motivé aujourd’hui, mais qui te dit que demain ce sera pareil ? »
« Si tu franchis ce seuil, c’est un engagement à vie sans possibilité de retour en arrière. »
« Tu risques de souffrir si ça se passe mal. Donc, ne change rien, reste là où tu es. »
…
Je pourrais continuer comme ça pendant des pages et des pages tant l’inspiration de ces gardiens est sans limites (pas comme les croyances dont ils se gargarisent).
Faire évoluer une croyance n’est pas une mince affaire. Je m’y confronte tous les jours avec mes clients en coaching, avec mes patients en soins psy, avec mes proches dans nos conversations ouvertes et engagées… et avec moi-même quand je m’attelle à prendre du recul sur toutes sortes de situations du quotidien. Pour autant, il y a une constante pour qui souhaite faire évoluer une croyance, un prérequis indispensable, une sorte de première étape incontournable : douter de ses propres certitudes.
Plus facile à dire qu’à faire j’en conviens, mais avant de transformer une pépite d’or brut en bijou somptueux, il est nécessaire de la ramollir, voire de la faire fondre, non ? Avec les croyances limitantes, c’est pareil. Il convient d’abord de les ramollir en doutant d’elles avant de pouvoir les transformer en croyances ressources, celles qui vous aideront à dépasser vos gardiens du seuil.
Les méconnaissances
Autre catégorie dans laquelle certains gardiens excellent, les méconnaissances. A la base, une méconnaissance est une omission inconsciente d’une information utile à la résolution d’un problème (c’est une notion issue de l’analyse transactionnelle). Dans le cas de votre lancement sur votre projet de vie, cette information pourrait être celle qui vous manque pour passer à l’action. Pour rester sur la métaphore des gardiens, c’est comme si ces derniers avaient le pouvoir magique de vous rendre aveugle à tous les éléments favorisants le franchissement de votre seuil.
Il y a trois grandes catégories d’éléments que les gardiens ont le pouvoir de rendre invisibles à vos propres yeux :
- Les signes : ce sont tous les éléments constituant l’Appel dont nous avions déjà parlé dans la description du Héros-Poète. Par exemple, il peut s’agir de signes physiques (douleurs, blocages, dysfonctionnements …), de signes psychologiques (stress, dialogue intérieur négatif, morosité …) ou de signes émotionnels (tristesse, frustration, colère, dégoût…). Les signes peuvent aussi être tous ces “heureux hasards” vus par tout le monde… sauf par vous (synchronicités, rencontres, opportunités …). Tous ces signes donc sont susceptibles de ne même pas vous effleurer l’esprit par le seul pouvoir d’invisibilité que possèdent des gardiens de la catégorie “méconnaissance”.
- Les liens : admettons que vous ayez quand même déjoué certains pièges des gardiens pour finalement repérer les signes de votre Appel. A ce moment-là, ils redoubleront d’efforts pour rendre invisibles les liens qui existent entre ces signes et votre projet de vie. Par exemple, vous avez d’un côté le projet d’écrire un livre et de l’autre recevez des signes comme le contact d’un éditeur, des publicités sur une formation à la rédaction de romans, des sollicitations de vos contacts qui vous demandent “alors; c’est pour quand le livre ?” ou une invitation à participer à un atelier d’écriture. Là, écrit comme ça, c’est très évident; mais avec la stratégie de l’invisibilité déployée par les gardiens du seuil, l’évidence devient invraisemblance.
- Les ressources : imaginons maintenant que vous ayez bien identifié les signes de votre appel et fait les liens avec votre projet de vie. La stratégie ultime de vos gardiens du seuil sera de rendre complètement invisibles les ressources dont vous disposez pour vous lancer dans l’aventure. Du coup, vous concluez très rapidement que vous n’en possédez aucune (cf les croyances abordées plus haut) et entrez dans une spirale infernale où vous avez conscience de votre projet de vie tout en ressentant la frustration de ne pas pouvoir le concrétiser.
Les émotions
Dernière catégorie représentant les gardiens du seuil, les émotions. Il va sans dire que se lancer dans un projet qui nous tient à coeur et dont nous ignorons (simples mortels que nous sommes) sa viabilité, est source d’émotions et de sentiments. Parmi eux, ceux reliés à la Peur : inquiétude, crainte, préoccupation, panique, etc.
Rappelons une fois de plus qu’une émotion n’est ni bonne ni mauvaise. Tout au plus, elle peut être qualifiée d’agréable ou de désagréable. Une émotion est simplement un signal (d’alarme ou d’apaisement) traduisant une interaction à un instant T entre vous et la situation que vous vivez. Dans le cas du signal d’alarme, si votre voiture commence à avoir des témoins lumineux qui s’allument un peu partout, il ne serait pas vraiment pertinent de les débrancher en espérant que cela résoudra le problème, n’est-ce pas ?
Pour en revenir à nos gardiens du seuil et comme je le disais dans le précédent billet, ils se nourrissent essentiellement de la Peur et des sentiments qui s’y rattachent.
Tentative d’explications…
Dès que nous sommes sur le point de nous lancer dans un projet qui nous tient particulièrement à coeur (changement de vie, transition professionnelle, relation amoureuse, etc.), cela va, en quelque sorte, ouvrir la porte des émotions. Derrière cette porte règne la confusion. Des sentiments comme l’enthousiasme, l’excitation, la détermination ou la Joie (en tant qu’émotion) se mêlent allègrement à d’autres sentiments comme l’inquiétude, la crainte, la préoccupation, la panique ou la Peur (toujours en tant qu’émotion). Du coup, c’est un peu tout ce petit monde qui s’engouffre dans l’entrebâillement de la porte ouverte pour venir s’exprimer au grand jour.
Juste à côté de cette porte, se tiennent vos gardiens du seuil. Nous l’avons vu précédemment, ces gardiens prennent des formes différentes, dont les origines se retrouvent souvent dans nos expériences passées, notre culture, nos “codes sociaux”, nos convictions sur nous, les autres ou le monde. Lors de la “fuite” émotionnelle que j’ai décrite juste avant, les gardiens du seuil laissent échapper les émotions agréables pour ne conserver uniquement les émotions désagréables (comme je vous le disais, ils en font leurs mets favoris). Du coup, c’est avec elles qu’ils fabriquent et vous restituent tous les messages limitants, les blocages et autres freins au franchissement de votre seuil.
Et la boucle est bouclée.
Pour résumer : vous avez un beau projet → il vous génère des émotions → vous vous apprêtez à vous lancer → les gardiens du seuil surgissent et sélectionnent les émotions désagréables pour 1 – s’en repaître et 2 – les utiliser contre vous, tout en laissant s’évanouir les émotions agréables → vous doutez, reportez et parfois abandonnez votre projet → Fin de l’aventure avant qu’elle n’ait commencé.
Nous voici au terme des présentations de vos gardiens du seuil. Il vous reste maintenant à savoir que faire avec eux. C’est vrai après tout, les gardiens du seuil existent, mais ne sont pas une fatalité. Il est en effet possible d’entamer des négociations avec eux afin de vous permettre de vous lancer enfin dans l’aventure de votre vie.
C’est ce que nous verrons la prochaine fois.
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Bonjour Christophe,
En effet, certaines croyances peuvent être limitantes et nous freiner voire nous empêcher de réaliser certains projets ou objectifs. Il est important de cultiver le doute car il permet de se remettre en question et d’évoluer sans cesse.
Bonne journée
Bonjour Christophe, je ne trouve pas le troisième article sur les gardiens du seuil.
Peux tu m’indiquer le lien stp ?
merci d’avance
Bien à toi
Stéphane
Bonjour Stéphane
Voici le lien vers la troisième partie : https://www.leblogdesrapportshumains.fr/gardiens-seuil-partie-33/
Bonne lecture 🙂