Exercer son activité professionnelle à la maison, c’est pour beaucoup synonyme de liberté pour gérer son temps. Avoir la latitude de passer de la sphère pro à la perso en fonction de ses besoins, c’est plaisant. Néanmoins, il faut être vigilant pour conserver son équilibre ! Opter pour le time blocking, définir son espace de travail, s’assurer, savoir refuser et garder du temps pour soi : on passe en revue les clés pour mener une vie personnelle et professionnelle sereine à la maison !

Adopter le time blocking

Travailler à la maison, c’est souvent un choix pour avoir la liberté de gérer sa famille en même temps. Sur le papier, c’est idéal mais dans la réalité, c’est parfois chaotique. Les tâches professionnelles et personnelles s’accumulent au fil de la journée, les mails de bureau et les notifications whatsapp se collectionnent, on ne sait plus où donner de la tête ni quelles sont les priorités du moment et la journée se termine avec un sentiment de frustration. On a l’impression désagréable de ne pas avoir été à fond ni sur le professionnel ni sur le personnel.

Pour faire face et profiter pleinement des avantages de la situation, le mot maître, c’est OR-GA-NI-SA-TION. Une méthode probante à adopter, c’est le time blocking. Il s’agit de découper la journée et/ou la semaine en blocs de temps consacrés pour certains au domaine professionnel et pour d’autres au domaine personnel. On réfléchit son emploi du temps en fonction de ses périodes de productivité maximale et des contraintes invariables en essayant de faire matcher le tout. Pour se lancer plus facilement, on peut opter pour une application qui vous aide à vous y retrouver.

Concrètement, pour que cela fonctionne, on prévoit des blocs assez longs (à minima 30 minutes) pour avoir le temps de faire quelque chose en entier et ne pas être en mode zapping tout au long de la journée. On peut regrouper les petites actions courtes dans un bloc, par exemple, consacrer 1⁄2 heure le matin pour faire un peu de rangement, arroser les plantes, lancer les machines, aller à la boîte aux lettres… 

Un autre impératif pour que le time blocking soit efficace, est qu’il soit réaliste. Si l’on remplit trop les créneaux, qu’on veut trop en faire, on va déborder et/ou avoir un sentiment de découragement.

Concernant les blocs dédiés au travail, l’idée est de plonger dans une activité avec une concentration optimale et de ne pas se laisser distraire de son objectif avant la fin du créneau. Cela implique, peut-être, de mettre son téléphone à distance, ou au moins d’éteindre les notifications.

En structurant la journée par blocs, on adopte une meilleure gestion du temps qui permet de moins s’éparpiller et d’être plus efficace dans tous les domaines. 

Une fois que l’emploi du temps est bien rodé, c’est aussi un gage de sérénité : on profite du moment présent en ayant l’esprit tranquille sans se culpabiliser d’un côté ou de l’autre.

Délimiter son espace de travail

Le principal risque lorsque l’on travaille à la maison, c’est que la frontière vie professionnelle / vie personnelle devient flou voire poreuse. Quand on travaille et que l’on vit au même endroit, on en arrive à penser à ses dossiers pros en cuisinant et à trouver les carreaux sales en pleine visioconférence… Évidemment, même quand on a un bureau distinct de la maison, il nous arrive de penser au travail à la maison ou à l’inverse, mais disons que le fait de travailler à domicile accentue le phénomène.

C’est pour cela qu’il est important d’avoir un espace dédié au travail à la maison, un endroit où l’on peut rassembler tous les outils et documents dont on a besoin chaque jour. Cette zone doit être identifiée comme telle et être, plus ou moins, interdite d’accès aux autres membres de la famille, surtout quand il y a des enfants.

Quand on a la possibilité d’avoir une pièce à soi pour y établir son bureau, c’est parfait, la séparation physique est nette et il suffit de refermer la porte le soir pour « couper » avec la sphère professionnelle.

Cela étant, quand ce n’est pas le cas, il est toujours possible de s’aménager un coin de la maison que l’on transforme en cadre propice au travail. Même si l‘on ne dispose que de quelques mètres carrés, on peut matérialiser un espace professionnel en le délimitant, par exemple, avec un paravent, des rideaux ou plusieurs plantes.

Souvent, surtout dans un petit appartement, il n’y a pas beaucoup d’options mais si cela est possible, il est préférable d’éviter d’installer le bureau dans la chambre. En effet, la chambre est le lieu de la déconnection, de la détente et du repos, y travailler pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’endormissement et le sommeil.

Assurer son matériel

On n’y pense pas toujours mais c’est le genre de sujet important à anticiper : l’assurance. Quand on travaille à la maison, si l’ordinateur ou tout autre outil est endommagé ou tombe en panne, les conséquences peuvent être lourdes ! Notre travail n’avance plus, on prend du retard et pire, on peut se voir infliger des pénalités financières liées au délai ou tout simplement devoir régler une facture conséquente pour la réparation de l’appareil.

S’assurer correctement n’empêche pas les accidents mais au moins, vous n’aurez pas à assumer les effets et ça libère un peu l’esprit. En travaillant à domicile une assurance multirisques habitation est un minimum, il existe aussi des extensions pour couvrir le matériel professionnel.

On garde aussi en tête qu’une assurance responsabilité professionnelle (RC pro) est une garantie de choix. En effet, elle vous protège, par exemple, si vous manquez aux obligations du contrat ou si vous envoyez un fichier contenant un virus qui abîme ou efface des données chez votre interlocuteur. Cela peut arriver surtout si l’ordinateur avec lequel vous travaillez est utilisé par d’autres membres de la famille dont les enfants… Il suffit d’un clic sur un lien pour être infecté par un logiciel malveillant. 

Bref, cela vaut la peine de faire un état de son matériel, des risques encourus et de lire quelques avis d’assurance afin de se pencher sérieusement sur la question et ne plus craindre le pire dès qu’un enfant s’approche du bureau .

Savoir dire non

Certaines personnes pensent que lorsque l’on travaille à domicile, on fait ce que l’on veut et pour d’autres, si on travaille à la maison, c’est qu’on n’a pas un job à plein temps. Il arrive que ces mêmes personnes soient les premières à profiter de votre flexibilité pour vous demander des services. Bien sûr, ponctuellement, dépanner quelqu’un, c’est sympathique et ça ne coûte pas grand-chose. En revanche, il faut quand même réfléchir avant de prendre des engagements trop contraignants ou trop réguliers qui risquent d’altérer votre organisation. Ce n’est pas parce que vous travaillez à la maison que vous ne travaillez pas ou que vous avez le temps pour tout ! 

En clair, il faut savoir poser ses limites pour se protéger et ne pas vous retrouver en sur-régime. Vos limites sont à géométrie variable et dépendent de votre volume de travail, état de fatigue, disponibilité, etc. Autrement dit, ce n’est pas parce que vous dites non une fois, que vous le direz systématiquement mais vous êtes la seule personne à décider.

La réciproque est vraie et il est important de savoir refuser à son boss ou son client un dossier ou un travail à réaliser dans un temps imparti trop court. Ne pas se laisser déborder et maintenir son équilibre vie professionnelle / vie personnelle est un vrai challenge, ce n’est pas simple mais dans tous les cas, un « non » argumenté est préférable à un « oui » prononcé à contre-cœur.

Se ménager de vraies pauses

Un autre écueil quand on travaille à la maison, c’est d’être sur tous les fronts et d’avoir l’impression d’un tourbillon qui ne s’arrête jamais. On a parfois tendance à confondre moments où l’on s’occupe de la maison ou de la famille avec des moments de pause, certains le sont mais pas tous ! Autant un jeu de société avec les enfants peut être vu comme une détente, autant étendre le linge, ce n’est pas vraiment le cas !

Si l‘on veut tenir le rythme de concilier vie de famille et travail à la maison sur la durée, c’est bien de s’octroyer des petits moments de répit chaque jour ou au moins chaque semaine. S’accorder 15 minutes par jour pour se faire plaisir à travers une activité qu’on apprécie (yoga, lecture, promenade, musique…), c’est comme une petite récréation et ça abaisse grandement le niveau de stress. Un petit moment à soi que l’on attend avec impatience et qui fait du bien. Idéalement, une ou deux fois dans la semaine, il faudrait pouvoir s’accorder un temps plus long pour une soirée entre amis, un ciné, la pratique d’un loisir, bref ce qui vous fait plaisir, qui répond à vos besoins et qui permet de vous détendre vraiment et de vous recharger. 

Ce n’est pas toujours facile de se libérer des moments et parfois on culpabilise de le faire mais en vrai, être à l’écoute de ses besoins permet d’être plus serein avec soi-même et avec les autres. Autrement dit, prendre un peu de temps pour se déconnecter, se ressourcer, c’est bénéfique pour tout le monde.